jeudi 7 novembre 2024

Chaque jour de l'avent une expérience de physique - Bioscope - 28 novembre,Découvrir les virus - Dialogues insolites ,malgré le Muséum fermé

Soirée publique Bioscope - 28 novembre

Découvrir les virus
 
De quoi sont faits les virus ? Comment utilisent-ils notre corps pour se répliquer ? Sont-ils tous dangereux ?  Venez explorer ces questions à travers des activités pratiques et en présence de deux expertes en virologie de la Faculté de Médecine de l'Université de Genève. 
 
28 novembre 2024 18h - 20h 
 
Gratuit  Tout public, conseillé dès 8 ans Accès fauteuil roulant Sur inscription : https://bioscope44.eventbrite.fr
Bioscope à la MEA, 26 Boulevard de la Cluse
 

Soirée Pubique Bioscope

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Une expérience de physique chaque jour de l'avent

PiA – Physics in Advent
Inspiring experiments for pupils and whole school classes From 1st to 24th of December 2024

 

Physics in Advent https://www.physics-in-advent.org/ is a special and unique Advent calendar, where young researchers, school classes and anyone interested can try out 24 physics puzzles and experiments. 

 

PIA
 

A video clip will present an experiment every day from 1st to 24th of December (German or English language). These simple but clever experiments can be repeated at home, alone or with friends, or in the classroom. Questions about the outcome of the daily experiment can be answered on the website during the same day. The solutions will be shown the following day also as online video. 

 

Participation in Physics in Advent is free and open to all. Prizes can be won by pupils between the ages 11 to 18 years from all over the world, individually, as school classes or even as whole schools. Younger and older pupils, parents, students, and teachers are also cordially invited, but will not be considered for the prize lottery. 

 

It is especially worthwhile to take part for Swiss pupils since The Swiss Physical Society is fostering prizes for individuals and school teams from Switzerland in its own national lottery. The Swiss prizes are sponsored by the Swiss Physical Society, the Swiss Academy of Sciences, the foundation Metrohm Stiftung, and supermagnete.ch.

 

contact:         Gernot Scheerer, gernot.scheerer@hotmail.de
Swiss Physical Society, http://www.sps.ch


Le Museum est fermé, mais propose des dialogues insolites

Affiche Dialogues insolites

Vous avez dit insolites?!
Les Dialogues insolites, l'exposition hors-les-murs du Muséum d'histoire naturelle de Genève (MHNG), c'est tout un tissu d'institutions culturelles et scientifiques genevoises qui travaillent, réfléchissent, dialoguent, créent et exposent ensemble. Neuf mois après le début de cette aventure, c'est au tour des Bibliothèques municipales, dès le 12 octobre
et puis du CERN, dès le 26, de se joindre à ces propositions muséales insolites! 

Pendant sa fermeture pour travaux, le MHNG ne chôme pas. Et puisqu'il est amené à sortir de ses murs, c'est l'occasion idéale de créer des synergies avec les autres institutions du Canton et ainsi laisser germer des propositions d'expositions originales et parfois, inattendues.

Les Dialogues insolites font se rencontrer des objets de collection issus du MHNG comme d'autres institutions muséales, culturelles et scientifiques. Sous forme de petites installations disséminées dans le canton, des disciplines se côtoient, se connectent révélant ainsi des corrélations souvent insoupçonnées. Ces liens inattendus forment de petites histoires universelles qui participent à une compréhension plus vaste de notre monde.

Qu'ont en commun la désintégration des météorites, les frelons et la bande dessinée?
Les deux nouvelles expositions qui commencent tout prochainement.

Dès le samedi 12 octobre à la Bibliothèque de la Cité: 
Petites histoires BioDivertissantes
Qu'est-ce qui rend cette exposition surprenante et enrichissante? C'est le mariage insolite entre le savoir rigoureux des scientifiques et la créativité débordante de jeunes bédéistes. Les animaux, souvent menacés, mal compris ou méconnus, prennent la parole dans des histoires qui nous invitent à réfléchir à nos relations avec le monde naturel comme à notre propre existence. 

Dès le samedi 26 octobre au Portail de la Science 
Le Muséum rencontre le CERN
L'exposition met en lumière des liens surprenants entre deux disciplines scientifiques : l'histoire naturelle et la physique des particules élémentaires. Deux disciplines qui s'efforcent de comprendre le monde qui nous entoure, de ses origines en passant par le présent et l'avenir. L'approche méthodologique de l'histoire naturelle et de la physique des particules, bien que différente dans ses techniques, partage une philosophie commune : l'observation méticuleuse, l'expérimentation rigoureuse et l'analyse systématique.

Dialogues insolites en terre genevoise
Depuis le début 2024, le MHNG avec la complicité de bon nombre d'institutions, propose toute une série de micro-expositions uniques où oeuvres et spécimens souvent méconnus dialoguent d'une manière tout à fait surprenante. Du Musée d'histoire des sciences (jusqu'au 30.11.25), en passant par la Bibliothèque des Conservatoire et Jardin botaniques (jusqu'au 29.06.25), le Musée d'ethnographie (terminée le 04.08.24), le Musée Ariana (terminée le 31.08.24), mais aussi les Bibliothèques municipales (du 12.10.24 au 21.06.25), le CERN (du 26.10.24 au 02.03.25) et enfin, la Bibliothèque de Genève (dès mai 2025), chaque lieu propose des Dialogues insolites pour le plus grand plaisir de vos yeux et de vos petites cellules grises…

Exposition
Bibliothèque de la Cité – Le Multi
Petites histoires BioDivertissantes
Dans cette exposition unique, 15 espèces animales ont été choisies pour inspirer 15 récits originaux, imaginés et dessinés par les étudiants de première année de l'ESBDI (École Supérieure de Bande Dessinée et d'Illustration). Ces œuvres dialoguent avec les grands enjeux scientifiques du Muséum, en abordant des thèmes comme l'exploration et la protection de la biodiversité, les espèces invasives comme un reflet des préoccupations de notre société, la relation inter-espèces, y compris avec les humains…

Ce qui rend cette rencontre surprenante et enrichissante, c'est le mariage insolite entre le savoir rigoureux des scientifiques et la créativité débordante des jeunes bédéistes. Les animaux, souvent menacés, mal compris ou méconnus, prennent la parole dans des histoires qui nous invitent à réfléchir à nos relations avec le monde naturel et à notre propre existence.

Collaboration entre : L'École Supérieure de Bande Dessinée et d'Illustration (ESBDI), le Muséum d'histoire naturelle de Genève et les Bibliothèques Municipales.

Vernissage à la Bibliothèque de la Cité
Vendredi 11 octobre -18h30
[+ d'infos]

Affiche CERN

Exposition
CERN – Portail de la Science

Le Muséum rencontre le CERN
Pendant la fermeture du Muséum d'histoire naturelle de Genève, des parties de ses collections sont dispersées dans la ville. Certains spécimens ont pris le chemin du CERN, le laboratoire européen de physique des particules. Là, ces objets ont trouvé des compagnons inattendus, engageant un dialogue fascinant. Ces échanges explorent des similitudes telles que la forme,
la fonction, la taille, les matériaux et les méthodes utilisées. 

L'exposition Le Muséum rencontre le CERN dévoile des liens surprenants entre deux disciplines scientifiques : l'histoire naturelle et la physique des particules élémentaires. Ces deux disciplines s'efforcent de comprendre le monde qui nous entoure, de ses origines à aujourd'hui et  à l'avenir. L'approche méthodologique de l'histoire naturelle et de la physique des particules, bien que différente dans ses techniques, partage une philosophie commune: l'observation méticuleuse, l'expérimentation rigoureuse et l'analyse systématique.
[+ d'infos]




Site officiel du Muséum d'histoire naturelle de Genève

info.museum@geneve.ch

MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE - FERMÉ


MUSÉE D'HISTOIRE DES SCIENCES

Parc de la Perle du Lac
128, rue de Lausanne,
1202 Genève - CH

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mercredi 23 octobre 2024

Les mécanismes de certaines douleur diffèrent selon le sexe

Dans une NEWS FEATURE de Nature, Amber Dance (2019) ici relève qu'on supposait depuis longtemps que les mécanismes de la douleur étaient équivalents chez tous les sexes, or des scientifiques découvrent que différentes voies biologiques sont en jeu dans certains cas !». L'essentiel de ce texte provient de cette news Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Il étudiait la douleur chez les souris,... mais c'est lui qui a fini par avoir mal à la tête :-))

Robert Sorge étudiait comment les animaux développent une sensibilité extrême au toucher. Pour tester cette réponse, il a piqué les pattes des souris avec des poils fins, qui ne devraient normalement pas les déranger. Les mâles se comportaient comme la littérature scientifique le prévoyait : ils retiraient leurs pattes même face aux poils les plus fins. Mais les femelles semblaient insensibles aux piqûres et aux manipulations douces de Sorge. « Cela ne fonctionnait tout simplement pas chez les femelles », se souvient-il. « Nous ne pouvions pas comprendre pourquoi.». Sorge et son directeur de thèse à l'Université McGill,  Jeffrey Mogil, allaient découvrir que cette hypersensibilité à la douleur provient de voies remarquablement différentes chez les souris mâles et femelles, impliquant des types de cellules immunitaires distincts.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Explorer des chemins inhabituels a conduit à la découverte

Sorge et Mogil n'auraient jamais fait leur découverte s'ils avaient suivi les pratiques habituelles de la plupart des chercheurs en douleur. En incluant des souris mâles et femelles, ils allaient à contre-courant. À l'époque, beaucoup craignaient que les cycles hormonaux des femelles ne compliquent les résultats, alors que d'autres utilisaient des mâles simplement parce que cela évitait de devoir leurs méthodes et permettait de comparer leurs résultats à d'autres.

Aujourd'hui, inspirés en partie par le travail de Sorge et Mogil (Sorge, …, Mogil, et al. (2015).ici  et parce que de applications thérapeutiques importantes sont en vue, les chercheurs sur la douleur ouvrent les yeux sur le spectre des réponses selon les sexes. Les résultats commencent à émerger, et il est clair que certaines voies de la douleur varient considérablement, les cellules immunitaires et les hormones jouant des rôles-clé dans les réponses différentes.

Cet élan fait partie d'un mouvement plus large visant à considérer le sexe comme une variable importante dans la recherche biomédicale, pour s'assurer que les études couvrent la gamme des applications thérapeutiques plutôt que de baser les résultats sur une partie de la population. Un changement majeur est intervenu en 2016, lorsque les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis ont exigé des candidats à des subventions qu'ils justifient leur choix du sexe des animaux utilisés dans les expériences. Les découvertes en recherche sur la douleur figurent parmi les plus prometteuses, déclare Cara Tannenbaum, directrice scientifique de l'Institut de la santé des femmes et des hommes à Montréal, qui fait partie des Instituts de recherche en santé du Canada. Et à propos des travaux de Sorge et Mogil, elle ajoute : « À ma connaissance, aucun autre domaine scientifique n'a identifié ce type de différence entre les sexes. » Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :   ici

L'Immunité dans le mécanisme de la douleur ?

La douleur survient lorsque les capteurs neuronaux détectent une sensation potentiellement nocive, comme la chaleur ou les dommages aux tissus. Ils envoient des signaux au cerveau, qui interprète ces signaux comme douloureux.  Mais la douleur se manifeste de plusieurs façons, et divers chemins chimiques y contribuent. Certains types de douleur se distinguent par leur timing. Il y a la réponse aiguë à quelque chose de chaud, de tranchant ou d'autrement nocif, et il y a la douleur chronique à long terme qui peut persister même après la guérison de la blessure initiale.

La douleur survient lorsque des capteurs neuronaux dans la peau, les muscles ou les organes détectent une atteinte à l'intégrité, comme la chaleur ou des lésions, et envoient des signaux au cerveau via la moelle épinière. Il existe différentes formes de douleur, allant de la douleur aiguë à la douleur chronique, qui peut persister après la guérison d'une blessure. La douleur chronique peut causer une hypersensibilité à des stimuli normalement indolores. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Le cas particulier de la douleur chronique

En 2009, Sorge et Mogil ont étudié un modèle de douleur chronique chez des souris, déclenché par une inflammation. En injectant une molécule bactérienne (lipopolysaccharide) dans la moelle épinière de souris mâles, ils ont observé une réponse inflammatoire marquée par l'activation des cellules microgliales, les cellules immunitaires résidentes du système nerveux. Cette réaction était absente chez les femelles, qui restaient indifférentes aux tests de sensibilité réalisés avec de fins poils. Cette différence a conduit les chercheurs à s'interroger sur les mécanismes distincts de cette forme de douleur selon le sexe. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Scanning electron micrograph of a blue activated microglial white blood cell on a black background
Fig 1 :Les cellules microgliales (~immunité du système nerveux) sont au coeur de certaines  formes de douleur chez les souris males.   [img]. Source :Steve Gschmeissner/SPL

Pour explorer davantage, les chercheurs ont provoqué des lésions nerveuses aux souris mâles et femelles, une source de douleur chronique qui affecte tous ces animaux. Bien que les deux sexes soient devenus plus sensibles au toucher, les mâles montraient une dépendance claire aux cellules microgliales, ce qui n'était pas le cas des femelles. Lorsque les cellules microgliales étaient bloquées chez les mâles, leur hypersensibilité à la douleur disparaissait, mais pas chez les femelles. Cela suggérait que les femelles utilisaient une voie différente pour ressentir la douleur.

Cellules microgliales ou Lymphocytes T selon le sexe

Les chercheurs ont alors émis l'hypothèse que les cellules T, une composante immunitaire, pouvaient être responsables de la douleur chronique chez les femelles. Lorsque Sorge a testé des souris femelles sans cellules T, les cellules microgliales se sont mises à jouer un rôle similaire à celui observé chez les mâles. De plus, en réintroduisant des cellules T chez les souris femelles déficientes, les cellules microgliales cessaient de participer à la douleur liée à une lésion nerveuse, prouvant le rôle central des cellules T dans la douleur des femelles.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici



Fig 2: Les voies de la douleur chronique diffèrent selon le sexe [img]. Source :

Ces travaux ont révélé que la testostérone contrôle les voies de la douleur chez les souris mâles. En castrant les mâles (réduisant ainsi leur taux de testostérone), les chercheurs ont observé une réponse à la douleur semblable à celle des femelles. En réintroduisant de la testostérone chez ces mâles castrés, ou même chez les femelles, la voie de la douleur revenait à celle dépendant des cellules microgliales.Ces découvertes ont transformé le champ de la recherche sur la douleur, elles révèlent que les mécanismes internes diffèrent selon le sexe.
Chez les humains, des recherches récentes suggèrent également des différences dans les cellules immunitaires impliquées dans la douleur. Par exemple, chez les hommes souffrant de douleurs chroniques, des macrophages provoquent une inflammation nerveuse, tandis que chez les femmes, ce sont les cellules nerveuses elles-mêmes et certains peptides qui jouent un rôle clé. Des études génétiques révèlent également que certaines femmes pourraient être prédisposées à la douleur chronique à cause de gènes sur le chromosome X.

Ces découvertes ouvrent la voie à des traitements de la douleur qui pourraient être adaptés spécifiquement aux hommes ou aux femmes, en tenant compte des différences biologiques dans la façon dont la douleur est perçue et traitée.

Différences dans les traitements de la douleur

Des recherches récentes montrent que les différences biologiques entre les sexes influencent les réponses aux traitements contre la douleur. Une étude de Price et son équipe, publiée en 2018 (ici) , a révélé que la Metformine, un médicament pour le diabète, réduisait les populations de cellules microgliales autour des neurones sensoriels dans la moelle épinière des souris mâles, bloquant ainsi leur hypersensibilité à la douleur nerveuse. Cependant, ce traitement n'a eu aucun effet chez les femelles, ce que Price explique par une différence dans les niveaux d'expression d'une protéine permettant à la Metformine d'entrer dans le système nerveux.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici)

Cette variabilité des effets entre les sexes se retrouve aussi avec la morphine. Anne Murphy et son équipe ont montré en 2017 que la morphine atténue la douleur en bloquant les neurones d'une région cérébrale particulière (PAG), mais qu'elle peut également activer les cellules microgliales, réduisant ainsi l'efficacité analgésique du médicament. Chez les souris femelles, ces cellules microgliales sont plus actives dans la PAG, ce qui fait que la morphine est moins efficace. Lorsque les chercheurs ont bloqué l'activation des cellules microgliales chez les femelles, elles ont montré une réponse similaire à celle des mâles.

Un autre médicament, basé sur des anticorps contre le peptide CGRP, a été autorisé en 2018, pour traiter les migraines qui affectent trois fois plus de femmes que d'hommes. Des recherches préliminaires de Price et Dussor ont montré que l'application de CGRP sur la membrane entourant le cerveau provoque une réponse migraineuse chez les femelles, mais pas chez les mâles. Cela suggère que ces traitements anti-CGRP pourraient être plus efficaces chez les femmes, mais les essais cliniques n'ont pas systématiquement vérifié ces différences.

Voir aussi

Les différences liées au sexe longtemps méconnues par un souci éthique envers les femmes potentiellement enceintes… ?

De nombreux essais cliniques incluent à la fois des hommes et des femmes, mais souvent en nombre insuffisant pour identifier les différences entre les sexes. Price estime que certains médicaments contre la douleur qui ont échoué lors des essais cliniques pourraient avoir réussi s'ils avaient été testés séparément par sexe. AstraZeneca, par exemple, utilise principalement des rongeurs femelles pour ses recherches précliniques sur la douleur, en raison de leur nature moins agressive. De plus, pour des raisons éthiques, les essais cliniques excluent souvent les femmes susceptibles de tomber enceintes, ce qui limite les tests aux hommes et aux femmes ménopausées.[L'auteure Amber Dance, ne discute pas les autres raisons possibles] Il est possible que les médicaments personnalisés en fonction des voies spécifiques de la douleur pour chaque sexe ne soient pas suffisants. Il pourrait être nécessaire de personnaliser davantage les traitements, en tenant compte de facteurs tels que la génétique, les niveaux hormonaux et le développement anatomique. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici


Et les non-binaires ? 

Peu d'études se sont concentrées sur les mécanismes de la douleur chez les personnes non conformes aux définitions binaires de sexe et de genre. Une étude en Italie a interrogé des personnes transgenres sous traitement hormonal et a constaté que certaines ont vu leur douleur augmenter après la transition, tandis que d'autres, en transition de femme à homme, ont rapporté une diminution de leurs douleurs après la prise de testostérone.

Voir aussi

Mogil, s'appuyant sur ses expériences sur la castration et la testostérone chez la souris, pense que les voies de la douleur dépendent des niveaux hormonaux. Il suggère que les individus ayant un certain seuil de testostérone auront des mécanismes de douleur associés aux mâles, et ceux en dessous de ce seuil utiliseront des mécanismes similaires aux femelles.

Les réponses à la douleur semblent également changer au fil de la vie, en fonction des fluctuations hormonales. À la puberté, les conditions douloureuses augmentent plus rapidement chez les filles que chez les garçons. Avec l'âge et la ménopause, les différences sexuelles dans les taux de douleur chronique disparaissent, et la grossesse modifie également les réponses à la douleur. En début de grossesse, les souris adoptent un mécanisme de sensibilisation à la douleur dépendant des cellules microgliales, mais en fin de grossesse, elles semblent ne plus ressentir de douleur chronique.

Selon Amber Dance, ces recherches montrent que la compréhension des différences de sexe dans la douleur est en plein essor, et qu'on n'est sûrement pas au bout des découvertes.

mercredi 16 octobre 2024

Nobel : "Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit des véritables chercheurs."

Nobel physiologie et médecine : au départ une découverte qu'on n'attendait pas …

Dans la revue Science Catherine Offord (2024) ici parle d'une découverte inattendue " 'Out of the blue' discovery of RNAs that regulate genes wins Nobel"
le prix nobel de physiologie et médecine (équivalent de la biologie actuelle, car Nobel destinait ses prix à de la scienc appliquée) a été attribué à Victor Ambros and Gary Ruvkun "for discovery of microRNAs in worms"

Les publications sur ces recherches sont évidemment nombreuses et JTS ne cherche pas à vulgariser mieux que Nature ou Science !
Nous relèverons quelques aspects qui pourraient être pertinents pour comprendre ce qu'est la science et pour l'enseignement 
Parmi les recherches qui ont conduit au prix Nobel, plusieurs ont noté les recherches sur les pétunias. Quelques articles pour illustrer comme de la surprise dans une recherche qui n'a pas du faire les gros titres à l'époque on arrive à modifier le modèle classique de régulation au niveau de l'ADN-> ARNm pour ajouter une couche de régulation avec des ARNi  agissant sur les ARNm

La surprise…

En ajoutant des copies de gènes (DFR ou CHS) impliqués ans la pigmentation des fleurs chez les pétunias -pour leur donner une couleur plus intense, des chercheurs n'ont observé avec surprise aucun changement chez la plupart des plantes résultantes et dans 25% une réduction de la pigmentations ainsi qu'une baisse de l'expression des gènes ajoutés.
"To evaluate the effect of increased expression of genes involved in flower pigmentation, additional dihydroflavonol4-reductase (DFR) or chalcone synthase (CHS) genes were transferred to petunia. In most transformants, the increased expression had no measurable effect on floral pigmentation. Surprisingly, however, in up to 25% of the transformants,a reduced floral pigmentation,accompanied by a dramatic reduction of DFR or CHS gene expression, respectively, was observed."  Abstract de van der Krol & al. (1990).Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici
Cet exemple montre combien la curiosité est un des moteurs de la science :
"Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit  des véritables chercheurs.
MORRIS, Desmond, 1980, La fête Zoologique, Calmann-Lévy
Voir aussi JTS Le cheminement d'une découverte... le flair et le hasard ?

Un début d'explication et la présence de ce mécanisme chez des versCaenorhabditis elegans… un débat à travers les publications

"The possibility that double-stranded RNA (dsRNA) might be a mediator of both RNA interference in nematodes and sense cosuppression in plants was discussed in a recent article…" Jorgensen & al. (1999)  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

L'article débat des similitudes de ces mécanismes encore en train d'être définis à cette époque
Réponse de Fire et al. montrant bien ce débat :  "Jorgensen and colleagues raise a number of interesting points that should generate lively discussion in the field and in the lab."

Un début de synthèse

Buguliskis (2016) ici discute le chemin parcouru  "Who would have thought the petunia could have so much impact on modern science?"

"Le généticien moléculaire Richard Jorgensen travaillait pour une petite entreprise de biotechnologie appelée Advanced Genetic Sciences, qui devint plus tard DNA Plant Technology Corp. Dans ce que le Dr. Jorgensen et ses collègues espéraient être une démonstration frappante de leur maîtrise de la génétique des plantes, les chercheurs ont tenté de créer un pétunia d'un violet extrêmement foncé, afin d'attirer l'attention et le soutien financier de certains groupes de capital-risque.[…] Cependant, à la grande surprise et consternation des chercheurs,l'ajout d'un exemplaire supplémentaire du gène violet n'a pas fait produire des fleurs violet foncé, mais plutôt des fleurs blanches, dépourvues de pigment. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Jorgensen, & al. (1999) ici).
Après que le Dr. Jorgensen et ses collègues eurent vérifié que le gène qu'ils avaient inséré dans les pétunias était correct, ces scientifiques—ainsi qu'une multitude de biologistes moléculaires—passèrent les années suivantes à essayer de comprendre ce qui s'était mal passé. Durant cette période, ils n'avaient pas conscience que leurs travaux allaient se révéler si important. Non seulement toutes ces recherches ont conduit  au prix Nobel de Andrew Fire, et Craig Mello,  mais il a aussi conduit à une découverte qui allait déclencher une révolution moléculaire."Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :ici


Fig 1: A gauche petunia de type sauvage; à droite les gènes supplémentaires induisent la suppression de l'expression du transgène et du gène endogène, ce qui donne lieu aux zones blanches non pigmentées de la fleur. [img]. Source : Wikipedia

Et ces MicroARN ?

La synthèse de Catherine Offord (2024) ici" Les microARN sont constitués des mêmes bases nucléotidiques que les ARN messagers (ARNm), qui transportent les instructions de fabrication des protéines encodées par l'ADN et qui ont été reconnus par un prix Nobel l'année dernière pour avoir permis la mise au point des premiers vaccins contre la COVID-19. Cependant, les microARN sont beaucoup plus courts, généralement entre 20 et 25 nucléotides, et jouent un rôle différent dans la cellule : en se liant à certains ARNm transcrits à partir de gènes, ils influencent la traduction ou non de ces ARNm en protéines. La découverte de cette classe de molécules a lancé un nouveau domaine de recherche sur les rôles des microARN dans le développement des organismes et, plus récemment, dans des maladies telles que le cancer, où les microARN sont souvent dysrégulés." […]
"Lors d'une conversation avec un représentant du prix Nobel ce matin, Ruvkun a souligné que le travail avait été motivé par la curiosité. « À ce moment-là... nous ne pensions pas, "Cela va gagner un prix Nobel", nous pensions, "C'est vraiment intéressant", a-t-il déclaré, ajoutant que le domaine avait été "un plaisir incroyable auquel participer." […]

"Le prix de cette année marque au moins la cinquième fois que des recherches sur l'ARN décrochent un prix Nobel. En plus des prix de cette année et de l'année dernière, les chercheurs qui ont découvert l'interférence par ARN , un processus par lequel des brins d'ARN réduisent au silence des gènes particuliers, ont remporté le prix en 2006, et des recherches sur le rôle de l'ARN en tant qu'enzymes ont été reconnues en 1989 ont été reconnues en 1989. La découverte de l'ARNm lui-même a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1965. ." traduction de Offord (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment fonctionne l'ARN interférant ( RNAi)?

Nature a produit une vidéo remarquable (ici)  illustrant ce mécanisme :


woody allen questions-aux réponsesStimuler la curiosité de élèves ?

Un enseignant que je connais donnait dans les évaluations un bonus aux élèves qui posaient une belle question pertinente dans le chapitre en cours et qui n'avait pas été traitée en classe. La réponse valait un supplément. La direction a d'abord jugé que c'était "trop facile" car les élèves se doutant de ce bonus pourraient s'y être préparé. L'argument qu'on reproche souvent aux élèves de "recracher ce qu'on leur a dit", et que stimuler la curiosité des élèves était un objectif important de l'école, a permis que cela soit toléré :-))

Seulement 20-25 bases pour désactiver ce gène et pas un autre ? Vérifions avec les élèves !

L'accès libre aux données que la recherche produit ( c'est exigé pour publier :-) ouvre des opportunités de développer l'esprit critique en sciences : est-on bien sûr de cette étonnante brièveté - une séquence d'ARN complémentaire de 20 bases identifierait un seul ARNm pour l'inactiver - et pas un autre ? Allons vérifier avec les élèves ! 
On peut adapter le  scénario 10 du Projet La biologie numérique : quelles opportunités pour mieux enseigner ?

Chacun pourra vérifier qu'avec des tailles plus courtes qu'environ 20 la séquence nucléotidique "pêche n'importe quoi" et que 20-25 est la limite ( pour CRISPR aussi, pour la PCR aussi, pour les micro-array aussi ...)

Références: