Nous avons tous lu ( et peut-être répété...) qu'"il faut X muscles pour faire la gueule et seulement Y pour sourire (exemple) ; avec X plus grand que Y ... alors pourquoi se fatiguer ?" Selon une étude récente, il n'y a pas de fondement sérieux à ces chiffres, mais surtout le nombre de muscles impliqués ne serait pas le même chez tous !
Une équipe menée par Bridget Waller de la Portsmouth University a disséqué très soigneusement 18 cadavres (Caucasiens) ont trouvé qu'ils avaient tous un jeu de 5 muscles de base qui contrôlent les 6 expression communes à tous les humains : colère, joie, surprise, peur, tristesse et dégoût. Mais il y a 11 muscles supplémentaires qui varient chez chacun : ils ne sont pas présents chez tous ni forcément symétriques ales que les 5 de base sont toujours symétriques. Ainsi les expressions de base sont nuancées de manière différente chez chacun et l'expressivité du visage varie d'une personne à l'autre,
Source : nature News 17VI08 Punchstock
Finalement nous utilisons probablement tous nos 5 muscles de base et les combinons avec d'autres parmi les 11 pour exprimer avec finesse nos émotions chacun à notre façon.Une autre étude (cf NatureNews de Anisa Abid) suggérait que la façon sourire était héritable. Il est tentant de faire un lien entre c es 2 études et de penser que les muscles hérités expliqueraient les particularités du sourire... Peut-être !En science les connaissances sont toujours des hypothèses ... References
- Waller, B. M., Cray, J. J. and Burrows, A. M. Emotion 8, 435-439 (2008).
- Sanderson, Katharine (2008). Not everyone has the same muscles for pulling faces. Nature News 16 June 2008| doi:10.1038/news.2008.892
****************************Les excités plus susceptibles à la coke ?
Source ; ScienNow Credit: Visuals Unlimited/Corbis; Jupiter Images
On avait déjà mis en évidence un lien entre l'impulsivité, la recherche de sensations fortes et l'addiction notamment à la cocaine, mais la question de savoir si ces facteurs étaient des causes ou des effets et éventuellement lequel causait l'autre est encore débattue (Corrélation n'est pas causalité ...). C'est qu'une fois les cocainomanes repérés comme tels il est difficile de mesurer de manière sérieuse s'ils étaient impulsifs avant.Une pierre de plus à ce débat est apportée par une étude de David Belin et Barry Everitt, (University of Cambridge U.K) Chez le rat, ils ont repéré chez les rats les individus les plus impulsifs (ils vont tout de suite appuyer les boutons sans sollicitations, etc), et ceux à la recherche de sensations nouvelles (ils explorent immédiatement une cage nouvelle et reniflent tout alors que les autres attendent de se sentir à l'aise). Ils les ont soumis a un dispositif qui leur injecte de la cocaine directement dans le cerveau. Ils ont pu mettre en évidence que les individus les plus impulsifs plutôt que ceux à la recherche de sensations nouvelles succombaient à l'addiction : ils n'arrivaient pas à s'arrêter d'actionner la drogue même au prix de désagréments (petites secousses électriques). Un des critères de l'addiction selon (Goodman 1990) est qu'on poursuit la drogue" malgré l'aggravation des problèmes sociaux et en dépit de la connaissance des conséquences négatives." source
Références
- Cahoon, Lauren. (2008), Impulsivity Linked to Cocaine Addiction ScienceNOW Daily News 6 June 2008
Ceux qui n'entendent pas les "fausses notes " les détectent quand même ?
Les gens qui n'ont vraiment pas l'oreille musicale (4% aux USA sont tune-deaf) sont en fait incapables d'organiser les sons en une mélodie compréhensible qui fasse sens. Cette particularité est fortement héritable. Une étude récente d' Allen Braun et al. au U.S. National Institute on Deafness and Other Communication Disorders in Bethesda, Maryland suggère qu'en fait leur cerveau détecte les fausses notes, mais qu'ils n'en sont pas conscients.Source ScienceNow
Des mesures par électorencéphalogramme (et non IRMf parce qu'il s'agit de discerner des temps très rapides) montrent que certains signaux électriques ERP (en particulier le P300) révèlent une détection effective des dissonances même si la personne ne le sait pas.
Une belle animation QuickTime des activations du cerveau peut être fascinante pour susciter pas mal de questions chez les élèves. Liens
- Une fascinante animation des zones qui s'activent successivement dans le cerveau
- Un test pour déterminer si on a l'oreille musicale
- Une série d'articles sur les fondements neurologiques de la musique (ici et ici notamment)
- Richards, Fayana (2008). Blame That Tune ScienceNOW Daily News 11 June 2008Allen Braun et al. (2008) Tune Deafness: Processing Melodic Errors Outside of Conscious Awareness as Reflected by Components of the Auditory ERP. PLoS ONE 3(6): e2349. doi:10.1371/journal.pone.0002349
La sérotonine aide à rester zen
Source Nature news Punchstock
Selon une étude récente (Crockett, M. et al., 2008), savoir rester zen quand on est l'objet d'une injustice dépend de la sérotonine dans notre cerveau.Lorsque les sujets subissaient une grave injustice, ceux à qui on avait donné un produit réduisant leur sérotonine réagissaient plus aggressivement et moins rationnellement et restaient moins zen.Ainsi le rôle de la sérotonine pour réagir calmement et raisonnablement plutôt que s'énerver est confirmé.Le rôle de cette petite molécule dérivée de l'acide aminé Tryptophane (5-hydroxy-tryptamine (5-HT)) dans les émotions est connu depuis longtemps: Certains antidépresseurs augmentent son taux (inhibiteurs de la recapture).Un chapitre du Purves met bien en perspective la sérotonine et les troubles émotionnels : Affective Disorders. et surtout Biogenic Amine Neurotransmitters and Psychiatric Disorders
Références
- Cressey, Daniel (2008). Brain chemical helps us tolerate foul play | Nature News 5 June 2008 | doi:10.1038/news.2008.876
- Crockett, M. et al., (2008). Science, early online publication doi: 10.1126/science.1155577 (2008).
- Purves, Dale; et Al. (2001) . Neuroscience Sunderland (MA): Sinauer Associates, Inc. ; c2001 notamment ici
Les autocollants sur la voiture seraient un indice d'agressivité au volant ?
Visions of America, LLC / Alamy
Dans une news récente Kaplan, Matt ( 2008). (Bumper stickers reveal link to road rage) rapporte une étude de William Szlemko aet al. au Colorado State University in Fort Collins. Ils ont trouvé que les conducteurs dont la voiture affichait plus de marqueurs de territorialité (diverses personnalisations notamment les autocollants) avaient 16% de chances de plus que la moyenne de s'énerver au volant (Road rage : dépassements extrêmes, queue de poisson, appels de phares, agression verbales etc). Le lien entre ce type de comportements et les accidents est connue depuis longtemps.Le nombre d'autocollants ou d'autres marqueurs de territorialité est le meilleur prédicteur d'une conduite agressive qu'ils ont pu trouver.
References
- Szlemko W. , et al. J. Appl. Soc. Psychol. 38, 1664-1688 (2008). | l'article
- Kaplan, Matt ( 2008)Bumper stickers reveal link to road rage News Nature 13 June 2008 || doi:10.1038/news.2008.889