L'épigénétique : le buzz ?
Selon Hughes, V. (2014), la révolution épignénétique a débuté au début des années 2000, quand des chercheurs ont commencé à rapporter que des facteurs environnementaux - depuis la négligence maternelle et la maltraitance infantile jusqu'à un régime trop riche en graisses ou la pollution de l'air - pouvaient influencer le degré d e méthylation de l'ADN (l'addition ou le retrait de groupes chimiques sur l'ADN qui activent ou désactivent les gènes). Depuis de nombreux spécialistes et d'autres… se sont saisi de ce terme pour ouvrir de nouvelles pistes de recherches sérieuses mais aussi parfois pour justifier les aspects fumeux de leur théorie. Certains qui n'avaient jamais avalé que Darwin ait surpassé Lamarck jubilent. Difficile donc de faire la part des choses.Bio-Tremplins vous propose des pistes pour faire envie et ... un tremplin vers les articles d'origine
Selon Hughes, V. (2014), cette idée d'un génome sensible à l'environnement fait encore débat (Cf Nature 467, 146–148; 2010), mais la notion que ces marques épigénétiques se transmettraient de génération en génération est encore plus provoquante. Elle vient de recevoir une confirmation très bien étayée.
Transmission de caractères acquis ?
Une étude récente Dias, B. G., & al.. (2014), rapportée dans une News and Views de Nature Neurosciences Szyf, M. (2014) étudie un cas assez clair et facile à comprendre de transmission épigénétique : des souris reçoivent des chocs électriques en présence d'une odeur particulière (acétophénone). Leurs descendantes à la première et la deuxième génération réagissent plus en présence de la même odeur en tressaillant ("startle") lors d'un signal sonore. Les chercheurs interprètent ces résultats comme la transmission d'un apprentissage : la peur de l'odeur (acétophénone) que les souris ont appris est transmis à la F1 et la F2. On a donc hérédité de caractères acquis.Fig 1: la peur de l'odeur (acétophénone) que les souris ont appris est transmis à la F1 et la F2. On a donc hérédité de caractères acquis. [img] source : Szyf, M. (2014)
Les mécanismes de cette transmission partiellement éliucidés
Les mécanismes de cette transmission sont partiellement élucidés : les données de Dias, B. G., & al.. (2014) montrent que la méthylation est en jeu et est transmise à à travers 2 générations au moins. L'odeur acétophénone est détectée par le récepteur Olfr151 et ils ont observé que certains sites de ce gène sont plus dé-méthylé chez les souris conditionnées à craindre acétophénone et leur descendantes que chez des témoins.- Bio-Tremplins vous suggère d'en lire plus dans les articles d'origine Szyf, M. (2014). doi:10.1038/nn.3603 et Dias, B. G., & al.. (2014). doi:10.1038/nn.3594 (les membres Expériment@l peuvent obtenir ces articles…)
Les motifs de la méthylation peuvent se transmettre à travers les générations
Fig 2: Comment la méthylation se transmet de génération en génération n'est pas encore totalement compris . [img] source Hughes, V. (2014).
Une petite synthèse est faite par Hughes, V. (2014) sous le titre provoquant "Epigenetics: The sins of the father" qui évoque les péchés de la génération précédente.
Il évoque de nombreux aspects de la recherche impliquant l'épigénétique
- Bio-Tremplins vous suggère d'en lire plus dans l'article d'origine Hughes, V. (2014). doi:10.1038/507022a (les membres Expériment@l peuvent obtenir cet article…)
Sources :
- Dias, B. G., & Ressler, K. J. (2014). Parental olfactory experience influences behavior and neural structure in subsequent generations. Nature Neuroscience, 17(1), 89‑96. doi:10.1038/nn.3594
- Hughes, V. (2014). Epigenetics: The sins of the father. Nature, 507(7490), 22‑24. doi:10.1038/507022a
- Szyf, M. (2014). Lamarck revisited: epigenetic inheritance of ancestral odor fear conditioning. Nature Neuroscience, 17(1), 2‑4. doi:10.1038/nn.3603
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