Ivre sans boire une goutte d'alcool ?
Un anglais souffrait de fréquents problèmes digestifs (comme des ballonnements), et neurologiques - comme la fatigue, des problèmes d'équilibre etc. Lors des premières hospitalisations on a mesuré 3.7 pour mille, mais les médecins - habitués à ce qu'on appelle "closet drinking" (la boisson cachée) ne l'ont pas cru lorsqu'il jurait n'avoir pas bu d'alcool. Sa compagne a fini par trouver que cela ressemblait à de l'ivresse, et s'est renseignée pour obtenir que finalement le problème -très rare- soit diagnostiqué : une abondance de levures dans l'intestin fermentent les glucides comme l'amidon et libèrent de l'éthanol.On a isolé cette personne dans une pièce pour 24h sans aucune possibilité d'accès à des boissons alcoolisées, on l'a nourri avec une abondance de pâtes, pain, etc. et mesuré l'alcoolémie : elle a atteint 1.2 pour mille.
"Gut Fermentation Syndrome also known as Auto-Brewery Syndrome is a relatively unknown phenomenon in modern medicine. Very few articles have been written on the syndrome and most of them are anecdotal. This article presents a case study of a 61 years old male with a well documented case of Gut Fermentation Syndrome verified with glucose and carbohydrate challenges. Stool cultures demonstrated the causative organism as Saccharomyces cerevisiae. The patient was treated with antifungals and a low carbohydrate diet and the syndrome resolved. Helicobacter pylori was also found and could have been a possible confounding variable although the symptoms resolved post-treatment of the S. cerevisiae." (Cordell, B., & McCarthy, J., 2013) Comment Obtenir un article mentionné
Il semble donc que chez certains manger du pain, des pâtes ou d'autres sucres lents alimente des levures (Saccharomyces cerevisiae, Candida albicans ou krusei
Corpus, une émission de la RTS en parle ici.
Je veux cette auto-brasserie dans mon intestin !
Naturellement les élèves adorent cette idée et interrogent les manières dont ils pourraient obtenir cet effet chez eux-mêmes.
Ce qui pose la question "pourquoi les levures se développent chez ces gens-là et pas chez la majorité des autres ". On trouve peu de réponses, car les cas documentés dans la littérature sont si rares. Un cas apparemment unique a été identifié chez un enfant qui souffre d'une anomalie du tube digestif "short gut syndrome " Dahshan, A., & Donovan, K. (2001). Cependant dans l'émission Corpus, Virginie Matter cite une étude qui suggère qu'un traitement antibiotique aurait laissé l'intestin plus susceptible à l'invasion par les levures. Mais il n'y a pas encore de réponse solide à cette question :
"…research would be important to determine how overgrowth occurs with S. cerevisiae when it is normally found as a commensal in the gut of humans." (Al-Awadhi, et al. (2004)
La question est ouverte et peut constituer un amorce de cours pour interroger le rôle de l'acidité de l'estomac pour éliminer les pathogènes, de la flore intestinale pour éliminer ou empêcher le développement de certains pathogènes. (Les bactéries autrefois ennemi n°1 , hier tolérables , aujourd'hui nécessaires ?)
On pourrait aussi discuter le rôle du système immunitaire pour gérer cette flore intestinale - le microbiote . Ou encore discuter l'effet protecteur de cette flore. (cf Bio-TremplinsLa recherche peut-elle nous aider dans la lutte contre les résistances aux antibiotiques ?)
Alcootest positif ? " J'ai pas bu, hips, c'est mes levures qui fermentent, m'sieur l'agent"
On imagine bien que certains ont exploité cette idée pour contester une sanction pour ivresse au volant. Il semble que certains ont saisi l'occasion pour cacher un excès de boisson...La question se pose aussi pour les habitants des Emirats eu égard à la loi islamique qui interdit l'alcool … un article en discute, mais suggère que ce cas ne s'est pas (encore) présenté (Al-Awadhi, et al. (2004).
Sources : Comment Obtenir un article mentionné
- Fayemiwo, S. A., & Adegboro, B. (2013). Gut fermentation syndrome. African Journal of Clinical and Experimental Microbiology, 15(1), 48‑50. http://doi.org/10.4314/ajcem.v15i1.8
- Hunnisett, A., Howard, J., & Davies, S. (1990). Gut Fermentation (or the 'Auto-brewery') Syndrome: A New Clinical Test with Initial Observations and Discussion of Clinical and Biochemical Implications. Journal of Nutritional and Environmental Medicine, 1(1), 33‑38. http://doi.org/10.3109/13590849009003132
- Logan, B. K., & Jones, A. W. (2000). Endogenous Ethanol 'Auto-Brewery Syndrome' as a Drunk-Driving Defence Challenge. Medicine, Science and the Law, 40(3), 206‑215. http://doi.org/10.1177/002580240004000304
- Al-Awadhi, A., Wasfi, I. A., Al Reyami, F., & Al-Hatali, Z. (2004). Autobrewing revisited: Endogenous concentrations of blood ethanol in residents of the United Arab Emirates. Science & Justice, 44(3), 149‑152. http://doi.org/10.1016/S1355-0306(04)71707-4
- Dahshan, A., & Donovan, K. (2001). Auto-Brewery Syndrome in a Child With Short Gut Syndrome: Ca... : Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition. Consulté 24 avril 2015, à l'adresse http://journals.lww.com/jpgn/Fulltext/2001/08000/Auto_Brewery_Syndrome_in_a_Child_With_Short_Gut.24.aspx
- Cordell, B., & McCarthy, J. (2013). A Case Study of Gut Fermentation Syndrome (Auto-Brewery) with Saccharomyces cerevisiae as the Causative Organism. International Journal of Clinical Medicine, 04(07), 309‑312. http://doi.org/10.4236/ijcm.2013.47054
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