lundi 17 juin 2013

Les meilleurs TM pour le concours "LA SCIENCE APPELLE LES JEUNES" -> présentation au niveau national


La Science Appelle les Jeunes est une fondation qui encourage les jeunes esprits scientifiques en leur offrant l'opportunité de présenter leurs travaux, et de rencontrer d'autres passionnés de science. C'est souvent une bouffée d'air pour des esprits curieux un peu étouffé par un milieu très conventionnel et une école qui n'arrive pas toujours à les aider à s'épanouir.
 
Ils demandent qu'on propose à certains de nos élèves de s'inscrire. et qu'on leur propose les noms des TM récompensés  pour les présenter évènement à l'EPFL. Souvent la modestie des élèves brillants les empêche d'oser se proposer.





 


Une courte vidéo de présentation de l'événement pourrait intéresser les élèves:


Pour une association  de parents d'enfant doués ce genre d'élève "…évite, en général, de se faire remarquer en étant trop brillant, conscient de sa différence, il cherche à la masquer en faisant parfois volontairement des erreurs. Il n’aime pas apprendre par coeur, il est rarement bon élève. Se fiant uniquement à sa mémoire, il manque de méthode et d’organisation, il est intarissable sur les sujets qui le passionnent et change souvent de centre d’intérêt. […]Ses enseignants disent de lui qu’il « peut mieux faire ». Il peut être considéré par ses professeurs comme paresseux, agité, perturbateur, ou bien rêveur, « ailleurs ». Cet enfant vit souvent très mal sa différence, d’autant plus qu’elle est niée ou mal acceptée."  (source ici  ASEP)


Je joins le message de la fondation SAJ


Chaque année depuis environ 50 ans, la Fondation d’utilité publique La Science appelle les jeunes organise le Concours National, au cours duquel de jeunes Suisses de niveau secondaire II peuvent exposer leurs travaux de fin d’études et de maturité. Les travaux sont expertisés et évalués par des jurys de spécialistes.

Outre des prix en numéraire pour tous les participants, des prix spéciaux attendent les jeunes présentant les 25 meilleurs travaux de concours. Ces prix spéciaux leur donnent le droit de participer à un concours de projet international dans le monde entier.

Le 47e Concours National de cette année s’est déroulé du 2 au 4 mai 2013 à l’université de Lucerne. Des informations complémentaires sur les projets gagnants et des impressions photo figurent sur notre site Internet. http://fr.sjf.ch/index.cfm

Au cours du 48e Concours National, nous serons les invités, du 1er au 3 mai 2014, du Rolex Learning Center de l’EPFL. Sous la devise «Science Rocks», des jeunes passionnés présenteront leurs travaux scientifiques à un large public, et ce, pendant trois jours.

Ce courrier a deux objectifs:

1.      Nous souhaitons vous inviter à inciter les maturants, qui ont bientôt terminé leur période gymnasiale et que vous avez remarqués dans votre gymnase en raison de la qualité de leurs travaux, à s’inscrire pour le concours. Dans le dépliant du concours, les jeunes trouveront des informations importantes sur la procédure à suivre.

2.      Aujourd’hui, de nombreux gymnases récompensent en interne les meilleurs travaux de maturité. Si tel est le cas au sein de votre école, nous vous saurions gré de nous communiquer les noms, adresses (courriel) et titres de projet des gagnants. Nous contacterons ensuite directement les jeunes et les encouragerons à s‘inscrire.

Afin que vous puissiez vous faire une idée plus claire du déroulement de l’ensemble du concours, nous vous recommandons de lire le document disponible en ligne. Pour toutes autres questions, nous nous tenons à tout moment à disposition.

Merci de votre soutien et sincères salutations.  Bernhard Geiser   –   Responsable du concours

LA SCIENCE APPELLE LES JEUNES Gebäude 59G Stauffacherstrasse 65 CH-3014 Berne  Tél. (ligne directe) +41 / 031 377 71 06

Courriel : bernhard.geiser@sjf.ch

http://fr.sjf.ch/index.cfm

Inscription au concours : https://sjf.stage-x.de/71-webing/sjf-anmeldung.php

Dépliant du concours : http://fr.sjf.ch/datei/sjf__A5_f_ansicht_2014_.pdf

mardi 11 juin 2013

Envahissante, mais salvatrice une espèce de crabe étrangère répare les dégâts de l'homme !

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ?

Dans la revue ESA Ecology, Mark D. Bertness, et  Tyler Clarke Coverdale ( ici ) présentent une étude sur l'effet stabilisant d'une espèce de  crabe invasive sur un écosystème mis à mal par l'intervention humaine.

Un cas de surpêche bien établi

Alors que les impacts  de l'homme sur l'environnement vont croissant, les espèces invasives sont devenues une menace majeure sur les écosystèmes, disent les auteurs. Alors qu'elles sont généralement vues comme nuisibles, les espèces invasives peuvent faciliter la récupération d'écosystèmes dégradés. A Cape Cod, en Nouvelle-Angleterre (USA) la surpêche (de perches Micropterus notamment) et de crabes a décimé les prédateurs des marais salants, ce qui a permis au crabe herbivore ( Sesarma reticulatum ) de dégarnir des centaines d'hectares de ces marais. Le lien de cause à effet est bien établi dans une étude très soigneusement discutée  (Altieri, A. H., Bertness, M. D., et al. 2012) ici Comment  Obtenir un article mentionné : Get-a-doi


Fig 1 : Sesarma reticulatum est un crabe herbivore qui s'est développé en l'absence de prédateurs sur-pêchés par l'homme  [ img ] source ScienceDaily Credit: Catherine Matassa/Northeastern University


Fig  2 : Par la surpêche des perches   Micropterus sp  et de crabe bleu, l'homme a permis un accroissement du crabe herbivore Sesama (flèche pointillée à droite +) qui  a surconsommé  les plantes  Spartina (pointillé à gauche  -)  [ img ] source Brown University

Le crabe invasif qui répare les dégâts de l'homme ?

Mark D. Bertness et al. (2013) montrent que l’invasion ultérieure du crabe Carcinus maenas a stoppé la disparition des herbes ( Spartina alterniflora , un peu comme la posidonie méditerranéenne, elle stabilise les fonds marins) et même renversé une tendance établie depuis des décennies.  En effet en consommant le crabes Sesarma , en les faisant fuir de leurs terriers, Carcinus réduit fortement la consommation des plantes et favorise leur récupération. Ces résultats suggèrent que des espèces invasives peuvent contribuer à restaurer un équilibre dans des écosystèmes dégradés et soulignent que  certaines espèces invasives ont un potentiel dans la récupération des fonctions écologiques perdues suite aux impacts humains. (Traduction de l' abstract de Mark D. Bertness et al 2013) Comment  Obtenir un article mentionné : Get-a-doi


Fig 3 : Carcinus maenas  [ img ] source Brown University Credit: Catherine Matassa/Northeastern University

En français :
D'autres liens sur la biodiversité et les espèces invasives ici
  • Un cas intéressant de de déséquilibre causé par une espèce invasive :   les bouses de vache bouse qui séchaient et stérilisaient des millions de km 2 de pâturage en Australie faute de décomposeurs,  puis le rétablissement réussi par le bousier à éléphant ( Onthophagus gazella bouse ici

Plusieurs lectures de cette recherche

Comme le dit (Aline Richard, 2013) en référence au crabe à Cape Cod, cette "jolie histoire naturelle met met en garde contre les idées reçues et les jugements rapides." J'aime cette lecture optimiste, mais j'avoue craindre le contraire : L'affirmation prudente des chercheurs peut être lue de nombreuses manières selon la perspective du lecteur.  " These results suggest that invasive species can contribute to restoring degraded ecosystems and underscores the potential for invasive species to return ecological functions lost to human impacts. "

Une tension en termes d'intervention humaine sur l'environnement

Certains s’appuieraient sur cet article pour dire que les espèces invasives ( Reynoutria à gauche) ne sont pas forcément mauvaises, il n'est donc pas nécessaire de dépenser l'argent de la Confédération pour les combattre, il suffit de laisser faire les équilibres.
Pour d'autres, le discours très interventionniste des chasseurs (les écosystèmes que l'homme a modifiés ne sont pas stables et nécessitent une régulation humaine) est affaibli : on voit que dans ce cas l'équilibre s'est rétabli sans l'intervention de l'homme pour remplacer les super-prédateurs.
Comme la géo-ingénierie (Réf Bio-Tremplins 7 mars 2010 Réparer le climat en le polluant volontairement ? ) ou la renaturation (exemple genevois ici )  cette conclusion renvoie à la conception qu'on a de la responsabilité de l'homme face à la nature : faut il plutôt la préserver intacte et réduire les interventions néfastes ou prendre acte des transformations que l'homme produit sur son environnement et prendre en charge pour corriger…  De belles questions à discuter en classe à partir d’exemples locaux :

Une tension entre militance et science

Pour certains, il ne faudrait pas diffuser cette information car c'est une exception et il ne faut pas affaiblir le message de lutte contre les espèces invasives. ( lutte cantonale ici )
Pour d'autres, il faut diffuser cette information; elle est une pierre dans la construction des savoirs qui montre bien que le débat en sciences est sain et accueille la controverse. Ce peut être un élément de réflexion pertinent dans la discussion des théories de la conspiration et face aux climato-sceptiques.

Une lecture sociale et politique

On peut imaginer que la perception d'une espèce envahissant notre pays est lue différemment par un requérant d'asile et un militant de l'UDC (parti d'extrême droite en Suisse) dans la mesure où ils feraient le parallèle  entre espèces invasives et immigration…
Pour les uns cela montre bien que l'immigration n'est pas forcément mauvaise et qu'elle peut même contribuer à équilibrer la société
D'autres relèveraient que les espèces à problème se combattent et sont intrinsèquement belliqueuses, et la situation était mieux avant.

Sans recommander la politique de l'autruche et un enseignement qui se retranche derrière les "faits scientifiques" prétendus dénués d'implications politiques ou sociales, on voit que ce débat doit être traité avec doigté pour ne pas réveiller des tensions autour des questions d'intégration.
Ce qui ne résout pas la question de la manière de les gérer.
Cf par exemple Bio-Tremplins du 21 avril 2012  : Comment débattre des questions vives science-société en classe ?
Une stratégie à l’efficacité démontrée est la controverse constructive Johnson, D. W., & Johnson, R. T. (2009) et Buchs, C., et al. (2004). proposent des manières concrètes de mettre en oeuvre en classe ce type d'approches.

Sources :

  • Altieri, A. H., Bertness, M. D., Coverdale, T. C., Herrmann, N. C., & Angelini, C. (2012). A trophic cascade triggers collapse of a salt-marsh ecosystem with intensive recreational fishing. Ecology, 93(6), 1402‑1410. doi: 10.1890/11-1314.1
  • Bertness, M. D., & Coverdale, T. C. (2013). An invasive species facilitates the recovery of salt marsh ecosystems on Cape Cod. Ecology. doi: 10.1890/12-2150.1
  • Buchs, C., Filisetti, L., Butera, F., & Quiamzade, A. (2004). Comment l'enseignant peut-il organiser le travail de groupe? In E. Gentaz & P. Dessus (Eds.), Comprendre les apprentissages. Sciences cognitives et éducation (pp. 169-183). Paris: Dunod. Extraits intranet.pdf
  • Johnson, D. W., & Johnson, R. T. (2009). Energizing learning: The instructional power of conflict. Educational Researcher, 38(1), 37.
  • Legardez, A., & Simonneaux, L. (2006). L'école à l'épreuve de l'actualité, enseigner les questions vives. Paris: ESF.
  • Richard, A. (2013). Une éspèce invasive mais salvatrice. La Recherche mai 2013 Extraits intranet.pdf
  • Simonneaux, L. (2003). L'argumentation dans les débats en classe sur une technoscience controversée. Aster(37).  article.pdf
Le projet expériment@l de la faculté des sciences vous permet d' Obtenir un accès aux articles mentionnés et à des milliers d'autres : devenez membres. 


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  • dimanche 2 juin 2013

    Bilan 2013


    Brève analyse des réponses au questionnaire Bio-Tremplins juin

    Cette analyse vise à dégager les éléments principaux concernant les usages et l’influence sur l’enseignement de cette publication électronique : Bio-Tremplins.

    Résumé exécutif du bilan 2013

    Bio-Tremplins c’est 23 publications au cours de l'année 2012-2013. C’est aussi 285 abonnés (dont plus de 125 enseignants genevois) sans compter ceux qui consultent le Blog (204 par jour en moyenne).

    Dans le sondage effectué fin mai, plus d’enseignants déclarent cette année que les publications Bio-Tremplins ont modifié leur façon d’enseigner et qu’elles stimulent leur curiosité.
    Ces publications sont considérées par les répondants comme franchement utiles, lues avec assiduité et sont exploitées plutôt pour enrichir l’activité du maître que directement proposées en classe. Au cours des années, une tendance à proposer aux élèves des extraits de ces articles s’accentue.
    La longueur des articles paraît adaptée. Les répondants disent qu’ils stimulent leur curiosité, les aident à prendre du recul sur l'évolution de la discipline, modifient leur regard sur la biologie et son enseignement. Ils disent que les Bio-Tremplins aident à prendre conscience de la recherche, notamment à l'UniGE.
    Ces résultats restent globalement stables par rapport aux années précédentes, mais l’effet de « tremplin » vers les publications d’origine s’accroît au cours des années, peut-être stimulée par la symbiose avec le projet Expériment@l qui offre aux enseignants l’accès à ces revues. On peut aussi y voir un indice des effets à long terme du travail en profondeur d’évolution des enseignements dans une société  en mutation. Décrite comme société de la connaissance, les questions biologiques y sont un défi de plus en plus complexe pour le citoyen (tests génétiques, synthèse du vivant, neuroimagerie de plus en plus pénétrante des fonctionnements cérébraux et même des fondements de la personnalité, écologie, chaînes alimentaires, OGM, clonage,  …). Pour former les élèves à relever ces défis, les enseignants ont besoin d’une très bonne connaissance d’une biologie qui change et dont les limites avec la philosophie, la psychologie, le droit sont redéfinies.
    Un bilan complet des réponses au questionnaire est disponible ici ;

    [   ] analyse-enquete-biotremplins-vi-013.pdf 590k