dimanche 4 décembre 2022

Quelle empathie pour plus de justice et mieux gérer les émotions en classe ?

L'empathie - souvent prônée - parfois injuste ?

Une  étude récente  (Decety, J., & Yoder, K. J., 2016 ici) a examiné "quelles différences individuelles des composantes affectives, motivationnelles et cognitives de l'empathie étaient associées avec la sensibilité à la justice. On a  demandé d'évaluer la permissibilité de situations morales quotidiennes qui opposent le bénéfice personnel aux normes morales de la justice aux participants (N= 265.
Contrairement au sens commun, l'empathie émotionnelle n'était pas associée à la sensibilité à l'injustice pour les autres. Au contraire, les différences individuelles d'empathie cognitive et de préoccupation empathique prédisaient la sensibilité à la justice pour les autres, ainsi que l'approbation des règles morales. " […]. Decety, J., & Yoder, K. J., (2016)  Extraits de l'abstract notre traduction
L'empathie peut prendre deux formes distinctes qui ont des effets très différents : l'empathie émotionnelle ("je ressens ce que j'imagine que tu ressens") et l'empathie cognitive ("je comprends ce que tu ressens mais ne partage pas forcément ton émotion") voir Shamay-Tsoory, et al.(2009)  ici


Fig 1 [ici]:  En 2016, deux artistes allemands réalisent une fresque géante sur laquelle on voit le petit Aylan, enfant kurde mort noyé tandis que lui et sa famille fuyaient la Syrie en guerre. Les habitants de Francfort sont confrontés chaque jour à cette image à l'impact dévastateur. Avec quelles conséquences ? © Frank Dinger . Source :Ayan, S. (2018).

"Afin de promouvoir la motivation de la justice, il peut être plus efficace d'encourager la mise en perspective et le décentrement et une réflexion qui suscite l'intérêt pour les autres [empathie cognitive] que de mettre l'accent sur le partage émotionnel avec le malheur des autres [empathie emotionelle]. " Decety, J., & Yoder, K. J., (2016)  Extraits de l'abstract notre traduction

encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  

Une formation continue  PO-423 le 18 janvier 2023 délai d'inscription 14 décembre

Neurosciences, empathie, émotions : quelles implications dans nos cours et débats ?

Ces résultats récents en neurosciences apportent de nouvelles réponses - parfois troublantes - à des questions anciennes.  Par exemple la construction des opinions, la perception d'autrui et l'influence de l'émotion dans les débats que nous gérons parfois en classe.
Parmi d'innombrables recherches, nous avons sélectionné avec Dr Emilie Qiao-Tasserit, chercheure en neurosciences dans l'équipe de Patrik Vuilleumier à l'UniGE quelques résultats qui ont une pertinence particulière pour les pratiques de classe.
Les méthodes de neuroimagerie (IRM, IRMf, ,… apportent des résultats nouveaux sur la perception de sa propre douleur et celle d'autrui (Singer, T., & Klimecki, O. M., 2014), l'influence des émotions négatives sur l'empathie pour la douleur  (Qiao-Tasserit, E.,  et al., 2018), ou encore  la réaction à l'injustice (Klimecki, O. M., Sander, D., & Vuilleumier, P., 2018).
Prof Vuilleumier nous laissera voir en fonction un scanner IRM ! (cf. Campus sur ces techniques)The Oxford Center for                    functional MRI of the brain, Nuffield Department of                    Clinical Neurosciences, University of Oxford, United                    Kingdom in Andreelli, F., & Mosbah, H. (2014)

Fig.2  à droite : Les étapes de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle cérébrale. [img]. Source :The Oxford Center for functional MRI of the brain, Nuffield Department of Clinical Neurosciences, University of Oxford, United Kingdom in Andreelli, F., & Mosbah, H. (2014)

Cependant des voix s'élèvent contre une surinterprétation des images de cerveau avec des zones activées… (Check, 2005, Ali & Lifshitz, 2014).  ici

La recherche d'une analyse raisonnée des nouvelles scientifiques et des fake news, ainsi que le développement de l'esprit critique se heurtent souvent à des difficulté… qu'on peut en partie expliquer et peut-être dépasser.  Nous explorerons les implications didactiques, notamment pour les débats en classe et le développement de l'esprit critique, le jugement moral ainsi que l'influence des émotions et de la raison dans les décisions.


Une formation continue  PO-423 le 18 janvier

Elle vous permettra de faire le point, de distinguer ce qui est sensationnalisme et ce qui peut changer nos pratiques - nous réfléchirons notamment à comment améliorer les débats sur les grands enjeux que soulèvent les sciences, et comment mieux comprendre la diversité des réactions émotionnelles des élèves.
Objectifs
Connaître les possibilités et limites des principales méthodes de neuro-imagerie
Connaître plusieurs expériences montrant les interactions entre émotion, douleur, formes d'empathie, perception des autres, impulsivité, vengeance
Apprendre à savoir quand et où il est opportun d'inclure ces savoirs dans ses enseignements en fonction du public et des programmes
Se faire une opinion sur les implications dans la manière de gérer les débats, les risques de manipulation involontaire ou volontaire
Contenu
- Le scanner IRM (présentation par un spécialiste qui y réalise quotidiennement des expériences, et exposé sur les principales méthodes de neuro-imagerie IRM, IRMf, Rt FMRI)
- Emotion et perception d'autrui
- Réseaux cérébraux de l'empathie, et lien avec douleur et perception d'autrui
- Zones cérébrales impliquées et interactions entre émotion, impulsivité et vengeance
- Implications dans : la manière d'accueillir les opinions divergentes, les débats et les risques de manipulation involontaire des opinions des élèves
- Insertions possibles dans les programmes

Intervenant(e)(s)
Dre. Emilie Qiao-Tasserit, chercheure en neurosciences, équipe du Pr. Vuilleumier
François Lombard, Arbores Tech, ex-enseignant de biologie ES II

Inscrivez-vous vite à la formation continue  PO-423 – Neurosciences, empathie, émotions : quelles implications dans nos cours et débats ? Délai 14.12


Références:



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