mardi 22 mai 2007

'Larval therapy' : des asticots contre les résistances bactériennes ?

'Larval therapy'

Difficile à supporter comme image !

Pourtant, dans une news de nature Katherine Sanderson révèle que c'est une thérapie très sérieusement étudiée pour guérir des plaies infectées de bactéries résistantes à nos antibiotiques les plus puissants (methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA)) Depuis la guerre Civile aux USA on savait que les asticots peuvent aider à guérir les plaies infectées. Actuellement on est de plus en plus impuissants face a certaines infections résistantes à tout. Cela arrive notamment dans les cas de diabète comme sur cette image. "Larval therapy": cet euphémisme cache un traitement à vous donner des hauts-le-coeur : on laisse les asticots agir sur la plaie durant 4-5 jours et on répète 3 à 5 fois. Cela a guéri 12 sur 13 patients dans une étude menée par Andrew Boulton a l'Universite de Manchester. Une étude a plus grande échelle est en train de se mettre en place.
L'efficacité semble reposer soit sur des sécrétions antibiotiques que les asticots sécrèteraient, soit sur le simple fait qu'ils mangeraient les tissus infectés.

Dans le registre de l'étrange, mais moins gore, on a aussi identifié des effets antibiotiques du miel. Depuis l'antiquité on a conseillé le miel sur les plaies, et en 2002 Rose Cooper, une microbiologist à l'Université de Cardiff, a montré que le miel est 3 fois plus efficace qu'une simple couche de sucre : ce n'est donc pas seulement une effet de protection contre l'air qui est en jeu. Notez bien qu'il ne suffirait pas d'aller acheter du miel au supermarché et de s'en badigeonner ; le traitement à chaud du miel habituel détruit sans doute les propriétés antibiotiques.

Clairement on commence à élargir le champ des recherches pour trouver des solutions aux antibiorésistances de plus en plus difficiles à contrer.
Nature a tout un dossier sur le web : "In focus antibiotics "
On y trouve aussi que les prescriptions habituelles pourraient être trop longues, qu'une approche linguistique ( oui, une analyse avec des outils linguistiques des séquences des antibio existants pour y trouver des sortes de règles de grammaire a produit des antibiotiques nouveaux !), les espoirs par des bactéries prédatrices ou des virus bactériophages, que les antibiorésistances abondent dans le sol ( ça plaira comme argument dans l'évolution ça,) etc.

Sources :
  • Katharine Sanderson, (2007),Maggots eat up resistant bacteria Creepy crawlies are the latest weapon in the anti-MRSA arsenal. news @ Nature 4 May 2007; | intranet doi:10.1038/news070430-13
  • Bowling F. L., Salgami E. V., Boulton A. J. M., et al. Diabetes Care, 30 . 370 - 371 (2007)

  • Cooper, R. A., Molan, P. C. & Harding, K. G. The sensitivity to honey of Gram-positive cocci of clinical significance isolated from wounds. Journal of Applied Microbiology, 93, 857 - 863, (2002). | Article |

2 commentaires:

  1. De la part de Tibo

    je vois pas trop comment il se fait que certains animaux peuvent reconstituer des parties entières de leur corps!?

    Et aussi pourquoi on n'en est pas (plus? ) capable ?

    Enfin, je n'ai pas très bien saisi le point "éthique" ( ce sujet n'étant jamais, comme je me suis plu à lire, qu'une "préoccupation de bien portants" et donc on ne peut plus subjectif ) sur lequel tu es réticent ...

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  2. Dans la mesure où nos gènes nous ont permis de le faire dans le développement embryonnaire, et comme nous avons encore les mêmes gènes dans nos cellules, c'est le contraire qui est surprenant...
    Pourquoi ne peut-on pas "réactiver le programme"...

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