mardi 30 mars 2021

Le Muséum inaugure un espace d’auto-défense environnementale.

Jump-To-Science s'est fait le relais de recherches qui montrent que la catastrophisme ne conduit pas vraiment à changer les comportements, que ce qui fait la différence c'est plutôt des exemples positifs, des occasions d'agir accessibles et que pouvoir contribuer à améliorer les choses procure un sentiment satisfaisant

Le nouvel espace du Muséum propose un espace  AG!R, c'est tout naturel!
http://www.museum-geneve.ch/  
Route de Malagnou 1, 1208 Genève, Suisse


AG!R

AG!R, c'est tout naturel!




Un espace d'auto-défense environnementale, pour comprendre, échanger et surtout… agir!

À propos de l'érosion de la biodiversité et du changement climatique, il y a celles et ceux qui croient savoir, mais il y a surtout celles et ceux qui aimeraient en savoir plus et se mettre en mouvement. AG!R, un nouvel espace du Muséum, est un condensé de convivialité pour s'informer et chercher des solutions par tous les moyens, avec des scientifiques et des spécialistes de l'information. AG!R vous accueillera pour lire, réfléchir, mais aussi rencontrer, jouer, fabriquer, s'amuser… et surtout agir!

Dès le 6 avril 2021, au 2e étage du Muséum.
Ouvert tous les jours du 6 au 11 avril,
puis les mercredis et les samedis, de 10h à 16h30.


Click & Collect

Une généreuse brochette de beaux-livres, essais, romans, guides et bandes dessinées sur la biodiversité et l'urgence climatique vous attend déjà en click & collect!

Consultez notre catalogue ici!

MARCHE À SUIVRE:
- Choisissez jusqu'à 2 documents parmi nos 200 ouvrages en tout genre et tous publics.
- Envoyez votre choix à agir.mhn[at]ville-ge[dot]ch
- Présentez-vous avec une pièce d'identité au 2e étage du Muséum (devant l'espace AG!R) le mercredi qui suit entre 14h et 16h et retirez votre sélection pour un prêt de 2 semaines.

Savourez!

Muséum d'histoire naturelle (MHN)
Département de la culture et de la transition numérique
Route de Malagnou 1
1208 Genève, Suisse

www.museum-geneve.ch   
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vendredi 19 mars 2021

Un peu hésitant.e à emmener vos élèves dans la nature… vous prendriez un bol (d'air) de formation ?

Vous êtes un peu hésitant.e à emmener vos élèves dans la nature ?

Alors que les restrictions sur les déplacements, que l'excès d'écran sont pénibles pour tous, et que le printemps vient de s'annoncer au calendrier (et bientôt au thermomètre ?), les sorties de terrain apparaissent comme un grand bol d'air (aéré donc avec quasiment pas de virus) !

Du point de vue scolaire les sorties de terrain sont irremplaçables pour aider nos élèves à rencontrer la nature en réalité, à constater la biodiversité sur le terrain, la réserve, les champs, et même les abords de l'école...
Ou pour éprouver le pouvoir prédictif de l'écologie scientifique ( p. ex ici )

Certain.e.s enseignant.e.s hésitent à emmener les élèves faute de se sentir assez sûrs de leurs connaissances de terrain, par envie de les rafraîchir ou tout simplement pour de ressentir cette merveilleuse sensation quand on aperçoit un bel animal, on découvre les merveilles d'une plante, un champignon ou une roche, en l'examinant avec l'expertise d'un.e connaisseur.e !

Les Naturalistes Romands proposent des formations de terrain ou des cours, dont plusieurs sont déjà programmés

Les principaux thèmes traités ci-dessous -> + complet sur leur site.

Les naturalistes romands proposent :

L'association organisatrice se permet également de vous rappeler que cette Formation Naturaliste est "proposée par nos trois associations acoquinées : ProNatura Genève, l'Association des Amis du Jardin Botanique (AAJB) et Les Naturalistes Romands."

Amies curieuses (et inversement),
Amis curieux (pareil),

Nous osons prendre quelques bestioles d'avance sur le printemps pour vous annoncer la parution de la première partie du programme de la Formation Naturaliste 2021. Quelques nouveautés font leur apparition cette année. Nous aborderons notamment les thèmes suivants : l'Ornithologie (le cours démarre bientôt !), les Mammifères, les Minéaux et roches et les Champignons.

Pour ce qui est de la deuxième partie des cours, où il y aura de la botanique, de l'archéologie et de l'anthropologie de la conservation de la nature, elle ne va pas tarder ; nous vous tiendrons au courant !

Vous pouvez bien évidemment ne choisir qu'un seul thème parmi ceux-ci. Nous espérons qu'il y en aura pour tous les goûts. N'hésitez pas à vous ruer comme un troupeau de grandes outardes au grand galop sur le premier cours d'ornithologie qui approche dru.

Les inscriptions se font directement sur le site (-> onglet « S'inscrire ! »)

En espérant vous y voir venir et sourire, nous vous souhaitons un joyeux printemps, qui - bonne nouvelle ! - est déjà plus proche qu'il y a quelques lignes.

A très bientôt !Laurent Burgisser
www.naturalistes-romands.ch

Formation naturaliste 2021

Le programme 2021 n'est pas encore complet : d'autres cours seront planifiés dans les jours qui viennent, mais les premiers cours de l'année sont déjà disponibles.

Les prix sont Indiqués sur le site 70-100.- (membres ) pour chaque série de plusieurs cours et ou excursions 

1. Ornithologie

Laurent Vallotton

8 cours sous forme d'excursions (15 personnes max.)

Ce cours d'ornithologie pratique, destiné à tous, est réparti sur l'année et s'articule essentiellement entre excursions et baguage d'oiseaux. Il se clôturera par une visite des coulisses du Musée d'Histoire Naturelle de Genève. Sauf une excursion vespérale, toutes ces sorties durent la journée.

2. Botanique

Le cours du de botanique du printemps ne peut pas avoir lieu pour des raisons aussi logistiques que sanitaires. Il reviendra l'année prochaine, avec un module de botanique olfactive. Mais cette année, il est secondé par un deuxième cours (Botanique 2) en automne.  Les détails ne vont pas tarder !

3. Mammalogie

Cyril Schönbächler

12 cours sous forme d'excursions (14 personnes max.)

Le but de ce cours est de se familiariser avec les mammifères de nos régions en tentant d'observer (ou d'entendre) un maximum d'espèces durant l'année. Nous nous focaliserons sur les espèces de moyennes et grandes tailles, tout en n'oubliant pas quelques incartades du côté des poids plumes, volants ou pas. Une partie des sorties se feront à l'affût, il faut donc savoir rester immobile et silencieux et quelques sorties impliqueront quelques heures de marche. Ce cours n'est pas axé sur la photographie des animaux observés.

4. Minéraux et roches (tout un monde sous nos pieds… et autour de nous !)

Cédric Schnyder

4 cours et 1 excursion (12 personnes max.)

Quelles sont les principales roches que l'on trouve en Suisse ? Comment les reconnaît-on sur le terrain ? Quels sont les minéraux qui constituent les roches et comment les déterminer ? Quelles sont les utilisations des roches en Suisse ? Ce sont quelques-uns des thèmes qui seront abordés au cours de ces séances. Une excursion au bord de l'Allondon nous fera découvrir la fabuleuse diversité des roches suisses, leurs diverses provenances, ainsi que les histoires qu'elles nous racontent. Ces cours et cette excursion. Ces cours se déroulent au Muséum d'Histoire Naturelle de la Ville de Genève.

5. Champignons

Jean-Jacques Roth et la société mycologique de Genève
3 cours et 1 excursion (15 personnes max.)


jeudi 18 mars 2021

Vérité(s) et algorithmes : Exercer son esprit critique à l’ère informationnelle


Dans le cadre du lancement du MOOC Exercer son esprit critique à l'ère informationnelle, l'équipe enseignante a le plaisir de vous inviter à assister à deux tables-rondes. Elles se dérouleront, en ligne, les mardis 23 mars et 13 avril et feront intervenir les chercheuses et chercheurs qui ont participé au MOOC.

Mardi 23 mars | 18h15-19h45 | en ligne

VÉRITÉ(S) ET ALGORITHMES

Invité-es :
Isabelle Collet, professeure  (Genre et Technologies, UNIGE)
Gloria Origgi, chercheuse (Philosophie, CNRS, EHESS, Institut Jean Nicod)
Nathalie Pignard-Cheynel, professeure (Journalisme et information numérique, UNINE, AJM)
Arnaud Saint-Martin, chercheur (Sociologie des sciences et techniques, CNRS, CESSP)

Modération :
Mireille Bétrancourt, professeure (Technologies de l'apprentissage, UNIGE)
Emmanuel Sander, professeur (Apprentissage et développement, UNIGE)
Calliste Scheibling-Sève, chercheure postdoctorale (Psychologie de l'éducation, UNIGE)

Résumé
Sur les réseaux sociaux, lors de nos recherches sur Internet, les algorithmes semblent avoir une place prépondérante. Quel est leur rôle ? L'accès à l'information n'a jamais été aussi direct, et pourtant nous observons un phénomène croissant de désinformation. Quelle est la place de la vérité sur Internet ? Quelles sont les implications effectives des algorithmes dans la diffusion des fausses informations, lors de nos recherches sur Internet, sur les réseaux sociaux ? Peuvent-ils être un gage d'objectivité ou au contraire renforcent-ils les biais et les stéréotypes ?


Mardi 13 avril, 18h15-19h45

COGNITION ET SOCIÉTÉ

Invités :
Dominique Cardon, professeur (Sociologie, Médialab, SciencesPo)
Charles Heimberg, professeur (Didactique de l'histoire et de la citoyenneté, UNIGE)
Julien Musolino, professeur (Psychologie & Sciences Cognitives, Rutgers University)
Luc Rodet, docteur en sciences cognitives (Président d'À Seconde Vue)
David Sander, professeur (Psychologie des émotions, UNIGE)

Modération :
Mireille Bétrancourt, professeure (Technologies de l'apprentissage, UNIGE)
Emmanuel Sander, professeur (Apprentissage et développement, UNIGE)
Calliste Scheibling-Sève, chercheure postdoctorale (Psychologie de l'éducation, UNIGE)

Résumé
Les fake news occupent une place croissante dans notre environnement. Pourquoi ont-elles une telle force de séduction ? Sur quels ressorts cognitifs s'appuient-elles ? L'étude de nos biais cognitifs, aussi bien dans leur construction que dans leur modalité de diffusion, apporte des clés d'analyse de ce phénomène. Est-il possible de se prémunir des effets pervers de nos biais ? Quelles sont les conséquences sociétales de ces fake news ? Comment modifient-elles notre rapport à l'information ?  

23 mars 2021

mardi 16 mars 2021

Comprendre la beauté du ballet de cristaux sur une bulle de savon qui gèle

Pourquoi comprendre serait-il réduire la beauté ?


Fig 1: La dynamique de formation des cristaux de glace sur une bulle est non seulement agréable, mais belle si on la comprend  [img]. Source :Fillo, A. (2019).

Kant, E. (1790) distingue ce qui est "beau" de ce qui est  "agréable". Pour lui l'agréable est lié aux besoins fondamentaux issus de notre passé évolutif alors que le beau est lié à la compréhension : ainsi l'expert ressent plus le beau que celui qui est limité à cette sensation agréable.
Un historien de l'art ressent ainsi une plus grande beauté devant la chapelle de la Sixtine. De même en comprenant comment les magnifiques cristaux se forment et tourbillonnent sur cette bulle, un scientifique ressentirait en plus de l'agréable, toute la beauté des forces qui interagissent pour produire cet effet. Alors que d'autres n'ont pas accès à toute cette beauté

Comprendre la beauté des mécanismes qui forment la dynamique de ces cristaux

"Des gouttelettes ou des flaques d'eau ont tendance à geler à cause de la propagation d'un seul front de gel. En revanche, des vidéos ont montré que lorsque les bulles de savon gèlent, une myriade de cristaux de glace croissent et peuvent tourbillonner produisant un magnifique effet visuel rappelant une boule à neige.
Cependant, la physique sous-jacente expliquant la façon dont les bulles gèlent n'avait pas encore été étudiée. Ici, nous caractérisons la physique des bulles de savon gelant sur un substrat glacé et révélons deux modes distincts de congélation. Le premier mode, qui se produit pour les bulles isothermes en surfusion, génère un fort flux de Marangoni qui entraîne des cristaux de glace pour produire l'effet de boule de neige susmentionné. Le deuxième mode se produit lors de l'utilisation d'un étage froid dans un environnement chaud, ce qui entraîne un front de gel ascendant qui s'arrête finalement en raison d'une mauvaise conduction le long de la bulle. Mêlant expériences, analyse d'échelle et méthodes numériques, la dynamique des fronts de gel et des flux de Marangoni est caractérisée". Ahmadi, et al. (2019), abstract, Traduction

encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

The dynamics of freezing bubbles: a For bubbles                  deposited on an icy substrate contained within an                  isothermal freezer, the freeze front induced local                  heating at the bottom of the bubble. This resulted in a                  Marangoni flow strong enough to detach and entrain                  growing ice crystals, such that the bubble froze from                  multiple fronts Ahmadi, et al. (2019)
Fig 2: la chaleur latente lors de la formation des cristaux de glace sur une bulle produit un front de gel ascendant  [img]. Source : Ahmadi, et al. (2019),

Dans un blog sur PBS, Fillo (2019) explique : Lorsqu'une bulle se trouve dans un environnement glacé et atterrit sur une surface froide, la première chose qui gèle est le fond de la bulle. Au fur et à mesure que ce front de gel se dilate, il libère de la chaleur latente dans la surface liquide adjacente de la bulle. Cela réchauffe très légèrement l'eau au bord du front de gel et la fait s'écouler vers le haut de la bulle.

The progression of the "snow globe effect"                in three images. Image Credit: Farzad Ahmadi and Christian                Kingett
Fig 3: Trois étapes de  la formation des cristaux de glace sur une bulle produit  [img]. Source : Fillo, A. (2019).

Au fur et à mesure que la chaleur latente est libérée, ce flux devient plus fort (flux de Marangoni selon Ahmadi, et al. (2019)). Cela produit une pression sur le front de gel et provoque la rupture de cristaux de glace minuscules et leur glissement sur la surface de la bulle. Ces cristaux commencent alors à croître simultanément, donnant l'impression que plusieurs fronts de gel se forment à la fois. (Fillo, 2019), Traduction
Fig 3:Vidéo de la formation des cristaux de glace sur une bulle  [img]. Source : Ahmadi, et al. (2019),

Références:


lundi 8 mars 2021

Agir pour l’environnement produit un sentiment de bien-être

Jump-To-Science fait suivre à ces abonnés cet article du :Ejournal 28

Agir pour l'environnement donne "chaud au ventre" «warm glow»

Le fait d'adopter un comportement pro-environnement est susceptible de produire un sentiment de bien-être. Le plaisir ressenti est à même d'encourager à renouveler l'expérience et d'enclencher ainsi un cercle vertueux.

 

28Warm glow 1200.jpg

 

Le réchauffement global suscite de fortes émotions dans la population. Mais certaines de ces émotions ne pourraient-elles pas, en retour, contribuer à corriger la trajectoire périlleuse dans laquelle se sont engagés les changements climatiques? Sans aucun doute, estime Tobias Brosch, professeur associé à la Section de psychologie (Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation), qui a réalisé une vaste revue de la littérature scientifique sur la question. Et dans cette étude, parue en ligne le 25 février dans la revue Current Opinion in Behavioral Sciences, on apprend notamment que le warm glow pourrait jouer un rôle important. .

encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici :Feel good, stay green: Positive affect promotes pro-environmental behaviors and mitigates compensatory "mental bookkeeping" effects

Highlights

•    Mental bookkeeping as a potential mechanism underlying behavioral spillover.
•    Behavioral similarity reduces the reported likelihood of showing a second PEB.
•    Positive affect increases the reported likelihood of showing a second PEB.
•    First indication that affect modulates behavioral spillover processes.
•    Opportunity costs must be considered when developing interventions in practice.

Interview

LeJournal: Qu'est-ce que le «warm glow»?
Tobias Brosch: 
C'est une notion qui désigne le sentiment de satisfaction ou de bien-être consécutif à une action dite pro-sociale, c'est-à-dire à une action qui bénéficie à quelqu'un d'autre que soi-même. Cette notion a été proposée par des économistes pour tenter de résoudre une contradiction entre leurs théories basées sur le concept d'Homo economicus, exclusivement motivé par son intérêt égoïste, et les comportements manifestement altruistes qu'adoptent les individus dans la société. Le warm glow, ou «lueur chaleureuse», permet de préserver ce modèle. Grâce à lui, on peut en effet affirmer que le fait d'effectuer une bonne action – comme donner de l'argent à un-e mendiant-e ou à une association caritative – est en réalité motivé par la récompense affective qui lui est associée et qui se concrétise par un sentiment de bien-être. Ce sentiment, qui est une émotion positive bien réelle, peut d'ailleurs être assez fort. On a observé que certaines personnes l'anticipent et cherchent à le provoquer de nouveau. Il se met alors en place une boucle de renforcement, un cercle vertueux en quelque sorte, la bonne action entraînant un sentiment de bien-être, lui-même encourageant à renouveler l'expérience.

Quel est le rapport avec le changement climatique?
Il se trouve que les scientifiques commencent à utiliser cette notion de warm glow dans d'autres domaines que l'économie. Il y a cinq ans, une étude a ainsi montré que l'on peut également ressentir cette «chaleur au ventre» après une action en faveur de l'environnement. Dans une étude parue en 2018 dans le Journal of Environmental Psychology, nous avons montré qu'un affect positif lié à une première action pro-environnementale motive les participants à en faire une seconde. D'autres travaux ont établi que certaines personnes ont effectivement mis en place des boucles de renforcement liées à des comportements pro-environnementaux ou «durables».

Comment peut-on lancer de telles boucles vertueuses?
Il faut rendre les comportements pro-environnementaux plaisants et compatibles avec les valeurs des individus. Et ce n'est pas toujours aisé. Prendre des douches courtes, préférer le vélo à la voiture, renoncer à des vacances à Tenerife sont des décisions peu motivantes. Mais on peut jouer sur de nombreux leviers pour lancer des boucles vertueuses. La multiplication des voies cyclables, par exemple, peut faciliter la pratique du vélo. Une pratique qui peut produire du plaisir, surtout quand il fait beau, ce qui peut résonner avec les valeurs personnelles et entraîner le sentiment d'être une meilleure personne tout en ajoutant du sens à sa vie. On pourrait installer dans les abribus des miroirs avec un slogan disant par exemple: «Je prends les transports publics, j'ai fait le choix vert», histoire de flatter l'image que l'on se fait de soi-même. De façon plus ludique, on peut disposer des cendriers dans les lieux publics par paires pour permettre aux fumeurs et aux fumeuses de voter entre deux clubs de foot rivaux, par exemple, selon qu'elles ou ils jettent leur mégot dans le compartiment indiquant que «le FC Servette est le meilleur club romand» ou celui annonçant que «le FC Lausanne est le meilleur club romand». Ce sont autant de petites actions qui, si elles se multiplient, peuvent contribuer de manière significative à améliorer la situation.

Votre article passe en revue un ensemble d'études qui se sont penchées sur les sentiments du public vis-à-vis du changement climatique. Quel résultat plus général en tirez-vous?
J'ai tenté de déterminer les facteurs permettant de prédire avec le plus de précision possible les réponses des individus à des questions du type: quelle est votre perception du risque lié au changement climatique? Jusqu'à quel point êtes-vous prêt-e à adopter des comportements visant à atténuer ces bouleversements ou à vous adapter à leurs conséquences? Quel est votre soutien à des politiques pro-environnementales? Quel est votre degré d'acceptation des technologies renouvelables? Contre toute attente, ce n'est pas le sexe, l'âge, la situation socio-économique ou encore le parti politique qui font la différence. Ce sont les émotions. Les personnes ayant un sentiment négatif vis-à-vis de la situation environnementale, exprimé par un niveau relativement élevé de peur, de préoccupation ou de culpabilité, par exemple, sont aussi celles qui ont la perception du risque la plus aiguë du phénomène global, qui sont les plus susceptibles d'adopter des comportements durables, etc. Les émotions capturent et permettent d'expliquer les différences de comportement mieux que n'importe quel autre facteur. Il vaut donc mieux utiliser leur potentiel pour encourager l'action citoyenne à l'aide d'une communication adaptée.

Sur quelles émotions faut-il baser cette communication?
Actuellement, la communication sur le changement climatique est principalement fondée sur un vocabulaire alarmiste cherchant à provoquer la peur et la culpabilité chez les citoyens et citoyennes. Mais à trop insister sur la catastrophe climatique, on peut craindre que les personnes finissent par ressentir un sentiment d'impuissance qui les pousse à se dire qu'il est de toute façon déjà trop tard et qu'il ne sert plus à rien de changer ses habitudes. Cela dit, jusqu'à présent, cet effet négatif de la peur n'a pas encore été réellement observé dans le contexte du changement climatique. Il semble au contraire que les messages négatifs renforcent plutôt la volonté d'agir.

Cela vaudrait-il la peine de transmettre de l'espoir?
Les études suggèrent que les communications très positives porteuses d'espoir comportent aussi le risque d'aboutir à l'immobilisme. Par complaisance, les personnes pourraient en effet renoncer à changer de comportement puisque, au final, la situation va s'améliorer. Il s'agit donc de trouver un juste milieu, afin d'éviter aussi bien les effets pervers de la peur que ceux de l'espoir. Pour y parvenir, il est essentiel d'intégrer la recherche en sciences affectives dans le design des interventions pro-environnementales, afin de définir les bons messages. Et dans cette approche, la notion du warm glow peut jouer un rôle important.

Pour en savoir plus

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Eduquer l'attention en milieu scolaire ? conférence Mercredi 10 mars 2021, 18h15-19h45

D'un coté, on entend souvent dire que les élèves insuffisamment attentifs… comme si c'était une caractéristique stable de certains élèves.

D'un autre coté Meirieu renverse le problème : « Enseigner à ceux qui veulent apprendre n'a jamais fait problème. Enseigner aux autres est affaire de pédagogie » (Meirieu, 2005, p200).

Sous un angle encore différent Jean-Philippe Lachaux, présentera lors d'une conférence - Mercredi 10 mars, 18h15-19h45 - une méthode spécifiquement orientée sur le développement de l'attention, en s'appuyant sur des recherches en neurosciences.

encourage le lecteur à consulter un ou deux articles d'origine, p. ex. : 

Ou son ouvrage : Le Cerveau funambule: Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neurosciences
Jean-Philippe Lachaux  Odile Jacob, 2015


Les Archives Jean Piaget ont le plaisir de vous inviter à leur prochain séminaire interdisciplinaire:

 

"Eduquer l'attention en milieu scolaire"

Par Jean-Philippe Lachaux, Directeur de recherche Inserm, Centre de recherche en Neurosciences, Lyon

Mercredi 10 mars 2021, 18h15-19h45

Le séminaire se déroulera par visioconférence. 

Lien Zoom : https://unige.zoom.us/j/94044480963

Résumé de la conférence

J'aborderai lors de ce séminaire la question de l'éducation des fonctions exécutives en général, et de l'attention en particulier. L'attention est au cœur du processus d'apprentissage, et son éducation demeure, depuis la fameuse citation de William James dans les Principles of Psychology, en 1890, l'"éducation par excellence". Ceci dit, plus d'un siècle après cette annonce programmatique, force est de reconnaitre qu'il n'existe pas encore, au sein des systèmes scolaires qui nous sont proches, d'éducation de l'attention institutionnalisée. Je tenterai d'exposer les composantes essentielles que devraient comporter une telle éducation et d'amener les éléments récents des sciences cognitives qui nous permettent de les envisager. Enfin, je présenterai l'exemple du programme ATOLE ("Apprendre l'attention, à l'école") comme une proposition de réponse à ce défi sociétal.

Ce séminaire est ouvert à tout public intéressé.

Informations complémentaires: https://archivespiaget.ch/archives-jean-piaget/activites-scientifiques/seminaires/

Références:

  • Jensen, O., Kaiser, J., & Lachaux, J.-P. (2007). Human gamma-frequency oscillations associated with attention and memory. Trends in Neurosciences, 30(7), 317‑324. https://doi.org/10.1016/j.tins.2007.05.001
  • Varela, F., Lachaux, J.-P., Rodriguez, E., & Martinerie, J. (2001). The brainweb : Phase synchronization and large-scale integration. Nature Reviews Neuroscience, 2(4), 229‑239. https://doi.org/10.1038/35067550
  • Meirieu, P. (2005). Postface: le signe de notre ambition éducative. In G. Brandibas & R. Fourasté, Les accidentés de l'école (p. 197-202). Paris: L'Harmattan.
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mardi 2 mars 2021

17 march : Webinar Series : Innovation in Undergraduate Teaching of Life Sciences"

 Jump-To-Science  a le plaisir de vous inviter à une série de Webinar (séminaires par le WEB) sur

L'innovation dans l'enseignement des sciences de la Vie

Innovation in Undergraduate Teaching of Life Sciences


Dear Colleagues and Friends,

On behalf of Didier Picard and myself, we are happy to announce a new webinar series on "Innovation in Undergraduate Teaching of Life Sciences", with its first talk already coming up on March 17.

This webinar series replaces and complements the planned "1st Swiss Symposium on Innovation in Undergraduate Teaching of Life Sciences" (cancelled for now because of the pandemic). With monthly online seminars in English (usually on Wednesday at 17.30 CET), it aims to create a forum and a community to help improving the quality of undergraduate education in the life sciences. Its target audience includes program directors and coordinators, teachers, student counsellors, discipline-specific educational scientists and others. Although it grew out of the 1st Swiss Symposium idea, there is not much Swissness to it, and it is therefore definitely also open to any interested persons from anywhere else.

Program: The detailed program is listed here for the next few months, to be continued after the summer break (stay tuned for updates and extensions). 

       March 17 (exceptionally at 17.00): Erin Dolan (University of Georgia, Athens, Georgia, USA); Undergraduate research at scale: What if the treatment is a CURE?

       April 14 (17.30): Kostas Kampourakis (University of Geneva, CH); Going beyond content knowledge: Addressing students' preconceptions to achieve conceptual understanding in undergraduate biology

       May 12 (17.30): Katja Köhler and Ernst Hafen (ETH Zürich, CH); Teaching as teamwork - The Center for Active Learning at the ETH Department of Biology

       June 9 (17.30): Pierre Cosson (University of Geneva, CH); Construction of a new bachelor curriculum with integration of multiple soft skills


Organizers
: Didier Picard (University of Geneva) and François Lombard (University of Geneva), under the auspices of Life Sciences Switzerland.    

Details and registration to the series here: