lundi 17 janvier 2022

Eviter les questions "trop émotionnelles" ou comprendre les émotions d'autrui pour débattre sereinement ? Formation Continue

Dans l'enseignement aujourd'hui, le débat en classe est devenu incontournable, mais est souvent stérile, voire contre-productif;

… pas assez de raison ou trop d'émotion et pas la bonne forme d'empathie ?

Qui ne s'est pas exclamé : " je ne comprends pas les gens qui ne se vaccinent pas" ou " je ne comprends pas ceux qui se permettent d'imposer leur choix de santé "

L'attitude irrationnelle, le manque d'empathie sont souvent invoqués, et le débat devient vite aigre voire violent. On attaque des personnes au lieu de leurs idées. 

Alors que l'apport des sciences à l'esprit critique est plus nécessaire que jamais,  le débat en classe sur ces questions vives est difficile, et souvent évité ou marginalisé.

Samia Hurst dans une interview de la Tribune de Genève met en évidence que la démarche est simplement inefficace : «Se blâmer entre vaccinés et non-vaccinés est une perte de temps». Elle y souligne entre autres l'importance de comprendre autrui.
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Emotions, opinions, empathie ? Les neurosciences apportent de nouveaux éléments de réponse à ces questions.

On sait maintenant que les opinions sont construites au moins autant par les émotions que par la raison.
Pour affiner cette réflexion, on peut distinguer deux formes d'empathie dont l'une peut nous aider à comprendre autrui, et l'autre au contraire nous en empêcher.

Comment se forment les opinions et comment développer les formes d'empathie qui permettent de se décentrer et débattre raisonnablement : Une formation continue est proposée :
Le 9 mars 2022 avec Dre Emilie Qiao-Tasserit pour les neurosciences et François Lombard pour les aspects didactiques

  • Neurosciences, empathie, émotions :
    quelles implications dans nos cours et débats
    ? PO-423

Inscrivez-vous sans tarder, la moitié des places sont déjà prises. Délai au 2 février 22 ici


Maintenant il faut aussi débattre en classe de sciences  ?

La mission de l'enseignement des sciences a changé au cours des décennies : il ne s'agit plus seulement d'inculquer des connaissances en biologie, chimie ou physique et de vérifier que les élèves les ont acquises. Il s'agit aussi de leur donner les moyens de comprendre le monde qui les entoure, de les préparer à devenir des citoyens responsables et capables de jugement leur permettant de "participer à la vie sociale, culturelle, civique, politique et économique du pays, en affermissant le sens des responsabilités, la faculté de discernement et l'indépendance de jugement;"   LIP art C 1 10 d)

Maintenant l'«approche transdisciplinaire de la culture numérique » a aussi comme objectifs entre autres (cf aussi les opportunités pour mieux enseigner)  que chaque discipline développe l'esprit critique chez les élèves.

Un débat en classe difficile…

La pression pour débattre en classe des questions socialement vives (celles qui font débat dans la société (OGM, évolution, nucléaire, nocivité du "chimique", …  ) s'accroit.
Mais ceux qui ont essayé reconnaissent que c'est un exercice difficile et risqué : les pièges sont nombreux. Par exemple le désintérêt ("c'est dans l'épreuve, m'dame/ m'sieur ?") parfois un débat artificiel et stérile, ou encore un débat houleux difficile à contrôler et qui ne produit rien. 
La question des vaccins ajoute évidemment une bonne dose de controverse !

Des controverses résolues par la force de persuasion des personnes plutôt que la force des idées…

L'esprit critique en sciences?

«la pensée critique [est] la compétence permettant de développer des opinions indépendantes mais aussi la capacité de réfléchir sur le monde qui nous entoure et d'y participer.

Elle est liée à l'évaluation des preuves scientifiques (un point central de l'argumentation), à l'analyse de la fiabilité des experts, à l'identification des préjugés (les nôtres ou ceux des autres) et à la distinction entre textes scientifique et publicité ou propagande.

Penser de façon critique ne signifie pas remettre en question toutes les données, preuves et experts, mais plutôt développer des critères pour les évaluer.

Cela pourrait impliquer de remettre en question son propre intérêt personnel ou collectif et de dépasser ses valeurs égocentriques. »

M. P. Jiménez-Aleixandre et B. Puig 2009 p. 1012 traduction personnelle.

Les médias favorisent les débats où la controverse est une compétition et où les qualités rhétoriques et oratoires, le charisme, la mauvaise foi, voire les "vérités alternatives" l'emportent souvent. Cela fait "vendre" et amplifie la diffusion sur les réseaux sociaux (Vosoughi,2018 Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles              plutot que vulgariser ici), ou même réussir en politique…

Les débats sont efficaces pour apprendre s'ils sont résolus non pas de manière relationnelle ou affective (séduction, rapport de force, affinités, …), mais cognitive (on cherche la meilleure idée - même si ce n'est pas la sienne). 

  • Cf p. ex. la méthode de la controverse constructive (Johnson, & Johnson, 2009), ou Buchs, C. (2029) ici

On est loin d'une discussion des idées, comme cela devrait être le cas  en cours de sciences :   

"Chercher pourquoi on a raison est à la portée de tous. La démarche scientifique consiste à chercher pourquoi on a tort, et de ne conclure que l'on a raison que si l'on n'y arrive pas.» Hurst, Samia (2020) ici

Eviter les questions "trop émotionnelles" ?

Pressé par le temps, et découragés par ces difficultés bien des enseignant.e.s finissent par éviter ou marginaliser les questions "trop émotionnelles" et tentent de rester dans le domaine apparemment rationnel des savoirs traditionnels de la discipline. Cela risque de donner à ces savoirs une coloration désincarnée, "scolaire" (dans le sens poussiéreuse et inutiles pour comprendre le monde…).
Les opinions sont-elles seulement rationnelles ? Cf.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles              plutot que vulgariser voir notamment  :  ici

Les opinions ne sont pas (que) rationnelles

Le débat sur les vaccins montre bien que des arguments que chacun croit imparable et rationnel ne font pas changer d'avis des gens pourtant incontestablement intelligents et même de bonne foi. 
Cela semble énerver de nombreux collègues scientifiques, …mais alors comment expliquer cet énervement ?
Une abondante recherche montre que les opinions ne sont pas construites uniquement rationnellement. ( Cf. p. ex. Young & Koenigs (2007)Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici.

Ignorer les émotions c'est leur donner le pouvoir !

Les émotions biaisent le débat, c'est connu depuis longtemps et confirmé par les neurosciences.
Même des spécialistes du débat reconnaissent que cet exercice est très très difficile (Legg, 2018)Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici.
Accepter que les émotions et leurs déterminants en termes de valeurs et d'appartenance sociale déterminent fortement les opinions permet de révéler leurs effets et ouvre de nouvelles perspectives pédagogiques Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser voir notamment  :  ici

Toute empathie n'est pas bonne pour débattre : comment développer l'empathie qui permet le débat serein. 

On peut distinguer deux formes d'empathie (Klimecki & Singer, 2013) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles              plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici:
  • l'empathie émotionnelle qui nous fait ressentir en nous ce qu'on voit : " je souffre comme je te vois souffrir". Par exemple qui nous émeut quand on voit un enfant pleurer, un moineau ébouriffé, …
    Cette forme d'empathie focalise sur un aspect de la situation mais nous aveugle à d'autres (comme un spot qui éclaire un point, mais obscurcit le reste…) (Bloom, 2017)Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux                  articles plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici
    Exemples s'illustration : quandonestpapa.fr ; lapresse.ca/
  • l'empathie cognitive qui permet de se décentrer pour comprendre ce que l'autre ressent, sans forcément partager ses valeurs, ses appartenances. 

Comprendre les émotions des autres pour débattre sereinement ?

Prendre en compte les émotions d'autrui, comprendre comment elles influencent les opinions peut favoriser une discussion raisonnée des arguments.
Développer l'empathie cognitive permet de se décentrer, de comprendre ce qui peut mener  l'autre à avoir cette opinion et faire ces choix. Cela constitue un préalable à 

Cette approche a été développée, implémentée en classe et optimisée sur une quinzaine d'années  dans le secondaire II (Lombard, & al. 2020) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles              plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine ici

Une formation continue pour approfondir :

Le 9 mars 2022 avec Dre Emilie Qiao-Tasserit pour les neurosciences et François Lombard pour les aspects didactiques
  • Neurosciences, empathie, émotions :
    quelles implications dans nos cours et débats
    ? PO-423

Inscrivez-vous sans tarder, la moitié des places sont déjà prises. Délai au 2 février 22 ici



Références:

Remerciements ;

Laura Weiss pour une relecture critique et des suggestions pertinentes


jeudi 6 janvier 2022

Que deviendra la Terre dans trente ans ? 5 scientifiques répondent

Cycle de conférences grand public : « La Terre en 2050″ – Les indispensables transitions.

, en collaboration avec l'Université de Genève, organise chaque année depuis 1998  un cycle de conférences scientifiques : les Grands Soirs. 

Lors de ces conférences des chercheuses et chercheurs discutent une question vive concernant la science et la société.

Cette année les 5 conférences 2022 éclaireront le thème :"La Terre en 2050" : les indispensables transitions.

Jump-To-Science a demandé aux conférencières et conférenciers de proposer une ou quelques publications qui permettront aux abonné.e.s à JTS de se préparer pour mieux profiter de la conférence, d'approfondir après ( avec ses élèves par exemple ? ), ou pour celles et ceux qui ne pourront pas assister (notamment 2G voir plus bas) . 

 "La Terre en 2050" : les indispensables transitions.

 


Cycle de conférences grand public : Que deviendra la Terre dans trente ans ?

Dans un langage accessible, cinq chercheuses et chercheurs renommé-e-s apporteront un éclairage approfondi sur de grandes questions de notre futur local, et discuteront comment gérer les transitions rendues nécessaires par le changement global.

A 20h les mercredis 12, 19, 26 janvier, 2 et 9 février 2022
à l'Aula du Collège de Saussure 9, Vieux-Chemin-d'Onex, Petit-Lancy
https://culture-rencontre.ch/category/conferences 

Programme complet  ici


 Mercredi 12 janvier 2022 -

LES VILLES: ACTEURS STRATÉGIQUES DANS LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
    Prof. Géraldine Pflieger, Institut des Sciences de l'Environnement, UNIGE

Les villes possèdent un potentiel élevé de réorientation des mobilités et sont les lieux d'innovation pour l'efficience énergétique et la réutilisation des ressources. Mais elles sont également des espaces vulnérables, situées souvent dans des zones exposées à la montée des eaux ou aux événements climatiques extrêmes. Enfin, les citadins, aux aspirations écologiques grandissantes, demandent toujours plus de place pour la nature en ville. C'est cette équation complexe entre atténuation et adaptation que doivent résoudre les politiques urbaines et que nous tenterons d'explorer.

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 Mercredi 19 janvier 2022 -

GESTION DES RISQUES NATURELS DANS UN CLIMAT QUI CHANGE
    Prof. Markus Stoffel, Institut des Sciences de l'Environnement, UNIGE

Le changement climatique accroît la menace des dangers naturels en Suisse. Les températures en hausse et des précipitations plus intenses augmentent le risque de laves torrentielles et de chutes de pierre. Pour mieux prévenir les dommages, les autorités doivent améliorer leurs connaissances des processus pour s'adapter au mieux à ces phénomènes. En retraçant l'histoire des risques naturels en Valais depuis le 19e siècle, on montrera comment les autorités, avec le soutien de la recherche, nous permettent de vivre au cœur de montagnes en perpétuel mouvement.

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  • Ballesteros-Cánovas, J. A., Rubiales, J. M., Perucha, M. Á., Nadal-Romero, E., & Stoffel, M. (2017). Quantifying Soil Erosion from Hiking Trail in a Protected Natural Area in the Spanish Pyrenees. Land Degradation & Development, 28(7), 2255‑2267. https://doi.org/10.1002/ldr.2755
  •  Stoffel, M., & Huggel, C. (2012). Effects of climate change on mass movements in mountain environments. Progress in Physical Geography: Earth and Environment, 36(3), 421‑439. https://doi.org/10.1177/0309133312441010 

Mercredi 26 janvier 2022 - Annulé -

« Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous sommes malheureusement contraints d’annuler la conférence scientifique du mercredi 26 janvier (« la biodiversité, notre bouée de sauvetage » par le Prof. Bastiaan Ibelings) à l’aula du collège de Saussure. Par contre les deux conférences suivantes, les mercredis 2 et 9 février, sont maintenues. » 

LA BIODIVERSITÉ, NOTRE BOUÉE DE SAUVETAGE
    Prof. Bastiaan Ibelings, Institut des Sciences de l'Environnement, UNIGE

La biodiversité est la richesse de la vie, qui a évolué sur des milliards d'an- nées. La biodiversité va des espèces aux gènes en passant par des écosystèmes entiers. Des millions d'espèces qui sont actuellement menacées par les actions d'une seule espèce, la nôtre. Nous dépendons tous de la biodiversité : sans elle ni nourriture, ni régulation du climat, ni bien-être. Nous devons donc nous unir pour mettre fin à l'extinction massive, pour sauve- garder cette bouée de sauvetage pour nos enfants. Nous savons bien ce que nous devons faire, il ne nous reste plus qu'à le faire !

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  • Ibelings, B. W., Foss, A., & Chorus, I. (2021). Exposure to cyanotoxins : Understanding it and short term interventions to prevent it. Food. Toxic Cyanobacteria in Water, Second Ecition, 368.  Pdf
  • Jennings, E., de Eyto, E., Jones, I., Ibelings, B., Adrian, R., & Woolway, R. I. (2021). Ecological Consequences of Climate Extremes for Lakes☆☆This article was reviewed for the Encyclopedia of Inland Waters, Second Edition by Section Editors Marie Elodie Perga and Damien Bouffard. In Reference Module in Earth Systems and Environmental Sciences. Elsevier. https://doi.org/10.1016/B978-0-12-819166-8.00027-X



Mercredi 02 février 2022 -

LES MODÈLES INFORMATIQUES POUR ACCOMPAGNER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
    Prof. Evelina Trutnevyte, Institut des Sciences de l'Environnement, UNIGE


Un engagement unique et ambitieux a été amorcé à différentes échelles – de l'État de Genève à la Confédération, jusqu'aux Nations Unies – qui vise à transformer les systèmes énergétiques en vue d'atténuer les effets du changement climatique. Les modèles informatiques peuvent proposer des alternatives sur l'adoption des énergies renouvelables et l'augmenta- tion de l'efficacité énergétique, tout en permettant de suivre les progrès. Ils permettent également de combiner les connaissances scientifiques avec les valeurs et les préférences de la société afin de trouver une voie acceptable pour mener la transition.

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Sur les citoyens informés à Genève:

  • Dubois, A., Holzer, S., Xexakis, G., Cousse, J., & Trutnevyte, E. (2019). Informed Citizen Panels on the Swiss Electricity Mix 2035 : Longer-Term Evolution of Citizen Preferences and Affect in Two Cities. Energies, 12(22), 4231. https://doi.org/10.3390/en12224231
Sur l'avenir du solaire photovoltaïque :
  • Jaxa-Rozen, M., & Trutnevyte, E. (2021). Sources of uncertainty in long-term global scenarios of solar photovoltaic technology. Nature Climate Change, 11(3), 266‑273. https://doi.org/10.1038/s41558-021-00998-8

Mercredi 09 février 2022 -

UNE CIVILISATION À L'INTÉRIEUR DES LIMITES PLANÉTAIRES
    Prof. Julia Steinberger, Institut de géographie et durabilité, UNIL

Notre civilisation combine inégalité et pauvreté avec le dépassement de limites planétaires, tel le réchauffement climatique. Serait-il au contraire possible de permettre à tous d'atteindre un niveau de vie décent sans enfreindre ces limites ? Et, si oui, quels aspects de nos systèmes économiques, politiques et techniques devrons-nous transformer ? Je remonterai à la philosophie d'Aristote pour projeter les besoins énergétiques d'une civilisation de 2050. Et j'expliquerai quels sont les problèmes associés avec la course à la croissance économique.

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  • Gardner, C. J., Thierry, A., Rowlandson, W., & Steinberger, J. K. (2021). From Publications to Public Actions : The Role of Universities in Facilitating Academic Advocacy and Activism in the Climate and Ecological Emergency. Frontiers in Sustainability, 2, 679019. https://doi.org/10.3389/frsus.2021.679019
  • Millward-Hopkins, J., Steinberger, J. K., Rao, N. D., & Oswald, Y. (2020). Providing decent living with minimum energy : A global scenario. Global Environmental Change, 65, 102168. https://doi.org/10.1016/j.gloenvcha.2020.102168


Les conférences seront données dans le respect des mesures sanitaires en vigueur et conformément aux règles établies par les autorités compétentes. Cela signifie 2G en l'état actuel, mais il est prudent de surveiller le site https://www.culture-rencontre.ch/category/conferences/ s'il devait y avoir des changements.

Références:

  • Cf. dans le texte de chaque conférence