mercredi 23 octobre 2024

Les mécanismes de certaines douleur diffèrent selon le sexe

Dans une NEWS FEATURE de Nature, Amber Dance (2019) ici relève qu'on supposait depuis longtemps que les mécanismes de la douleur étaient équivalents chez tous les sexes, or des scientifiques découvrent que différentes voies biologiques sont en jeu dans certains cas !». L'essentiel de ce texte provient de cette news Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Il étudiait la douleur chez les souris,... mais c'est lui qui a fini par avoir mal à la tête :-))

Robert Sorge étudiait comment les animaux développent une sensibilité extrême au toucher. Pour tester cette réponse, il a piqué les pattes des souris avec des poils fins, qui ne devraient normalement pas les déranger. Les mâles se comportaient comme la littérature scientifique le prévoyait : ils retiraient leurs pattes même face aux poils les plus fins. Mais les femelles semblaient insensibles aux piqûres et aux manipulations douces de Sorge. « Cela ne fonctionnait tout simplement pas chez les femelles », se souvient-il. « Nous ne pouvions pas comprendre pourquoi.». Sorge et son directeur de thèse à l'Université McGill,  Jeffrey Mogil, allaient découvrir que cette hypersensibilité à la douleur provient de voies remarquablement différentes chez les souris mâles et femelles, impliquant des types de cellules immunitaires distincts.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Explorer des chemins inhabituels a conduit à la découverte

Sorge et Mogil n'auraient jamais fait leur découverte s'ils avaient suivi les pratiques habituelles de la plupart des chercheurs en douleur. En incluant des souris mâles et femelles, ils allaient à contre-courant. À l'époque, beaucoup craignaient que les cycles hormonaux des femelles ne compliquent les résultats, alors que d'autres utilisaient des mâles simplement parce que cela évitait de devoir leurs méthodes et permettait de comparer leurs résultats à d'autres.

Aujourd'hui, inspirés en partie par le travail de Sorge et Mogil (Sorge, …, Mogil, et al. (2015).ici  et parce que de applications thérapeutiques importantes sont en vue, les chercheurs sur la douleur ouvrent les yeux sur le spectre des réponses selon les sexes. Les résultats commencent à émerger, et il est clair que certaines voies de la douleur varient considérablement, les cellules immunitaires et les hormones jouant des rôles-clé dans les réponses différentes.

Cet élan fait partie d'un mouvement plus large visant à considérer le sexe comme une variable importante dans la recherche biomédicale, pour s'assurer que les études couvrent la gamme des applications thérapeutiques plutôt que de baser les résultats sur une partie de la population. Un changement majeur est intervenu en 2016, lorsque les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis ont exigé des candidats à des subventions qu'ils justifient leur choix du sexe des animaux utilisés dans les expériences. Les découvertes en recherche sur la douleur figurent parmi les plus prometteuses, déclare Cara Tannenbaum, directrice scientifique de l'Institut de la santé des femmes et des hommes à Montréal, qui fait partie des Instituts de recherche en santé du Canada. Et à propos des travaux de Sorge et Mogil, elle ajoute : « À ma connaissance, aucun autre domaine scientifique n'a identifié ce type de différence entre les sexes. » Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :   ici

L'Immunité dans le mécanisme de la douleur ?

La douleur survient lorsque les capteurs neuronaux détectent une sensation potentiellement nocive, comme la chaleur ou les dommages aux tissus. Ils envoient des signaux au cerveau, qui interprète ces signaux comme douloureux.  Mais la douleur se manifeste de plusieurs façons, et divers chemins chimiques y contribuent. Certains types de douleur se distinguent par leur timing. Il y a la réponse aiguë à quelque chose de chaud, de tranchant ou d'autrement nocif, et il y a la douleur chronique à long terme qui peut persister même après la guérison de la blessure initiale.

La douleur survient lorsque des capteurs neuronaux dans la peau, les muscles ou les organes détectent une atteinte à l'intégrité, comme la chaleur ou des lésions, et envoient des signaux au cerveau via la moelle épinière. Il existe différentes formes de douleur, allant de la douleur aiguë à la douleur chronique, qui peut persister après la guérison d'une blessure. La douleur chronique peut causer une hypersensibilité à des stimuli normalement indolores. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Le cas particulier de la douleur chronique

En 2009, Sorge et Mogil ont étudié un modèle de douleur chronique chez des souris, déclenché par une inflammation. En injectant une molécule bactérienne (lipopolysaccharide) dans la moelle épinière de souris mâles, ils ont observé une réponse inflammatoire marquée par l'activation des cellules microgliales, les cellules immunitaires résidentes du système nerveux. Cette réaction était absente chez les femelles, qui restaient indifférentes aux tests de sensibilité réalisés avec de fins poils. Cette différence a conduit les chercheurs à s'interroger sur les mécanismes distincts de cette forme de douleur selon le sexe. .Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Scanning electron micrograph of a blue activated microglial white blood cell on a black background
Fig 1 :Les cellules microgliales (~immunité du système nerveux) sont au coeur de certaines  formes de douleur chez les souris males.   [img]. Source :Steve Gschmeissner/SPL

Pour explorer davantage, les chercheurs ont provoqué des lésions nerveuses aux souris mâles et femelles, une source de douleur chronique qui affecte tous ces animaux. Bien que les deux sexes soient devenus plus sensibles au toucher, les mâles montraient une dépendance claire aux cellules microgliales, ce qui n'était pas le cas des femelles. Lorsque les cellules microgliales étaient bloquées chez les mâles, leur hypersensibilité à la douleur disparaissait, mais pas chez les femelles. Cela suggérait que les femelles utilisaient une voie différente pour ressentir la douleur.

Cellules microgliales ou Lymphocytes T selon le sexe

Les chercheurs ont alors émis l'hypothèse que les cellules T, une composante immunitaire, pouvaient être responsables de la douleur chronique chez les femelles. Lorsque Sorge a testé des souris femelles sans cellules T, les cellules microgliales se sont mises à jouer un rôle similaire à celui observé chez les mâles. De plus, en réintroduisant des cellules T chez les souris femelles déficientes, les cellules microgliales cessaient de participer à la douleur liée à une lésion nerveuse, prouvant le rôle central des cellules T dans la douleur des femelles.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici



Fig 2: Les voies de la douleur chronique diffèrent selon le sexe [img]. Source :

Ces travaux ont révélé que la testostérone contrôle les voies de la douleur chez les souris mâles. En castrant les mâles (réduisant ainsi leur taux de testostérone), les chercheurs ont observé une réponse à la douleur semblable à celle des femelles. En réintroduisant de la testostérone chez ces mâles castrés, ou même chez les femelles, la voie de la douleur revenait à celle dépendant des cellules microgliales.Ces découvertes ont transformé le champ de la recherche sur la douleur, elles révèlent que les mécanismes internes diffèrent selon le sexe.
Chez les humains, des recherches récentes suggèrent également des différences dans les cellules immunitaires impliquées dans la douleur. Par exemple, chez les hommes souffrant de douleurs chroniques, des macrophages provoquent une inflammation nerveuse, tandis que chez les femmes, ce sont les cellules nerveuses elles-mêmes et certains peptides qui jouent un rôle clé. Des études génétiques révèlent également que certaines femmes pourraient être prédisposées à la douleur chronique à cause de gènes sur le chromosome X.

Ces découvertes ouvrent la voie à des traitements de la douleur qui pourraient être adaptés spécifiquement aux hommes ou aux femmes, en tenant compte des différences biologiques dans la façon dont la douleur est perçue et traitée.

Différences dans les traitements de la douleur

Des recherches récentes montrent que les différences biologiques entre les sexes influencent les réponses aux traitements contre la douleur. Une étude de Price et son équipe, publiée en 2018 (ici) , a révélé que la Metformine, un médicament pour le diabète, réduisait les populations de cellules microgliales autour des neurones sensoriels dans la moelle épinière des souris mâles, bloquant ainsi leur hypersensibilité à la douleur nerveuse. Cependant, ce traitement n'a eu aucun effet chez les femelles, ce que Price explique par une différence dans les niveaux d'expression d'une protéine permettant à la Metformine d'entrer dans le système nerveux.Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici)

Cette variabilité des effets entre les sexes se retrouve aussi avec la morphine. Anne Murphy et son équipe ont montré en 2017 que la morphine atténue la douleur en bloquant les neurones d'une région cérébrale particulière (PAG), mais qu'elle peut également activer les cellules microgliales, réduisant ainsi l'efficacité analgésique du médicament. Chez les souris femelles, ces cellules microgliales sont plus actives dans la PAG, ce qui fait que la morphine est moins efficace. Lorsque les chercheurs ont bloqué l'activation des cellules microgliales chez les femelles, elles ont montré une réponse similaire à celle des mâles.

Un autre médicament, basé sur des anticorps contre le peptide CGRP, a été autorisé en 2018, pour traiter les migraines qui affectent trois fois plus de femmes que d'hommes. Des recherches préliminaires de Price et Dussor ont montré que l'application de CGRP sur la membrane entourant le cerveau provoque une réponse migraineuse chez les femelles, mais pas chez les mâles. Cela suggère que ces traitements anti-CGRP pourraient être plus efficaces chez les femmes, mais les essais cliniques n'ont pas systématiquement vérifié ces différences.

Voir aussi

Les différences liées au sexe longtemps méconnues par un souci éthique envers les femmes potentiellement enceintes… ?

De nombreux essais cliniques incluent à la fois des hommes et des femmes, mais souvent en nombre insuffisant pour identifier les différences entre les sexes. Price estime que certains médicaments contre la douleur qui ont échoué lors des essais cliniques pourraient avoir réussi s'ils avaient été testés séparément par sexe. AstraZeneca, par exemple, utilise principalement des rongeurs femelles pour ses recherches précliniques sur la douleur, en raison de leur nature moins agressive. De plus, pour des raisons éthiques, les essais cliniques excluent souvent les femmes susceptibles de tomber enceintes, ce qui limite les tests aux hommes et aux femmes ménopausées.[L'auteure Amber Dance, ne discute pas les autres raisons possibles] Il est possible que les médicaments personnalisés en fonction des voies spécifiques de la douleur pour chaque sexe ne soient pas suffisants. Il pourrait être nécessaire de personnaliser davantage les traitements, en tenant compte de facteurs tels que la génétique, les niveaux hormonaux et le développement anatomique. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici


Et les non-binaires ? 

Peu d'études se sont concentrées sur les mécanismes de la douleur chez les personnes non conformes aux définitions binaires de sexe et de genre. Une étude en Italie a interrogé des personnes transgenres sous traitement hormonal et a constaté que certaines ont vu leur douleur augmenter après la transition, tandis que d'autres, en transition de femme à homme, ont rapporté une diminution de leurs douleurs après la prise de testostérone.

Voir aussi

Mogil, s'appuyant sur ses expériences sur la castration et la testostérone chez la souris, pense que les voies de la douleur dépendent des niveaux hormonaux. Il suggère que les individus ayant un certain seuil de testostérone auront des mécanismes de douleur associés aux mâles, et ceux en dessous de ce seuil utiliseront des mécanismes similaires aux femelles.

Les réponses à la douleur semblent également changer au fil de la vie, en fonction des fluctuations hormonales. À la puberté, les conditions douloureuses augmentent plus rapidement chez les filles que chez les garçons. Avec l'âge et la ménopause, les différences sexuelles dans les taux de douleur chronique disparaissent, et la grossesse modifie également les réponses à la douleur. En début de grossesse, les souris adoptent un mécanisme de sensibilisation à la douleur dépendant des cellules microgliales, mais en fin de grossesse, elles semblent ne plus ressentir de douleur chronique.

Selon Amber Dance, ces recherches montrent que la compréhension des différences de sexe dans la douleur est en plein essor, et qu'on n'est sûrement pas au bout des découvertes.

mercredi 16 octobre 2024

Nobel : "Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit des véritables chercheurs."

Nobel physiologie et médecine : au départ une découverte qu'on n'attendait pas …

Dans la revue Science Catherine Offord (2024) ici parle d'une découverte inattendue " 'Out of the blue' discovery of RNAs that regulate genes wins Nobel"
le prix nobel de physiologie et médecine (équivalent de la biologie actuelle, car Nobel destinait ses prix à de la scienc appliquée) a été attribué à Victor Ambros and Gary Ruvkun "for discovery of microRNAs in worms"

Les publications sur ces recherches sont évidemment nombreuses et JTS ne cherche pas à vulgariser mieux que Nature ou Science !
Nous relèverons quelques aspects qui pourraient être pertinents pour comprendre ce qu'est la science et pour l'enseignement 
Parmi les recherches qui ont conduit au prix Nobel, plusieurs ont noté les recherches sur les pétunias. Quelques articles pour illustrer comme de la surprise dans une recherche qui n'a pas du faire les gros titres à l'époque on arrive à modifier le modèle classique de régulation au niveau de l'ADN-> ARNm pour ajouter une couche de régulation avec des ARNi  agissant sur les ARNm

La surprise…

En ajoutant des copies de gènes (DFR ou CHS) impliqués ans la pigmentation des fleurs chez les pétunias -pour leur donner une couleur plus intense, des chercheurs n'ont observé avec surprise aucun changement chez la plupart des plantes résultantes et dans 25% une réduction de la pigmentations ainsi qu'une baisse de l'expression des gènes ajoutés.
"To evaluate the effect of increased expression of genes involved in flower pigmentation, additional dihydroflavonol4-reductase (DFR) or chalcone synthase (CHS) genes were transferred to petunia. In most transformants, the increased expression had no measurable effect on floral pigmentation. Surprisingly, however, in up to 25% of the transformants,a reduced floral pigmentation,accompanied by a dramatic reduction of DFR or CHS gene expression, respectively, was observed."  Abstract de van der Krol & al. (1990).Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : ici
Cet exemple montre combien la curiosité est un des moteurs de la science :
"Sa grande qualité était l'aptitude à goûter l'étrangeté qui marque l'esprit  des véritables chercheurs.
MORRIS, Desmond, 1980, La fête Zoologique, Calmann-Lévy
Voir aussi JTS Le cheminement d'une découverte... le flair et le hasard ?

Un début d'explication et la présence de ce mécanisme chez des versCaenorhabditis elegans… un débat à travers les publications

"The possibility that double-stranded RNA (dsRNA) might be a mediator of both RNA interference in nematodes and sense cosuppression in plants was discussed in a recent article…" Jorgensen & al. (1999)  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

L'article débat des similitudes de ces mécanismes encore en train d'être définis à cette époque
Réponse de Fire et al. montrant bien ce débat :  "Jorgensen and colleagues raise a number of interesting points that should generate lively discussion in the field and in the lab."

Un début de synthèse

Buguliskis (2016) ici discute le chemin parcouru  "Who would have thought the petunia could have so much impact on modern science?"

"Le généticien moléculaire Richard Jorgensen travaillait pour une petite entreprise de biotechnologie appelée Advanced Genetic Sciences, qui devint plus tard DNA Plant Technology Corp. Dans ce que le Dr. Jorgensen et ses collègues espéraient être une démonstration frappante de leur maîtrise de la génétique des plantes, les chercheurs ont tenté de créer un pétunia d'un violet extrêmement foncé, afin d'attirer l'attention et le soutien financier de certains groupes de capital-risque.[…] Cependant, à la grande surprise et consternation des chercheurs,l'ajout d'un exemplaire supplémentaire du gène violet n'a pas fait produire des fleurs violet foncé, mais plutôt des fleurs blanches, dépourvues de pigment. Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine : Jorgensen, & al. (1999) ici).
Après que le Dr. Jorgensen et ses collègues eurent vérifié que le gène qu'ils avaient inséré dans les pétunias était correct, ces scientifiques—ainsi qu'une multitude de biologistes moléculaires—passèrent les années suivantes à essayer de comprendre ce qui s'était mal passé. Durant cette période, ils n'avaient pas conscience que leurs travaux allaient se révéler si important. Non seulement toutes ces recherches ont conduit  au prix Nobel de Andrew Fire, et Craig Mello,  mais il a aussi conduit à une découverte qui allait déclencher une révolution moléculaire."Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :ici


Fig 1: A gauche petunia de type sauvage; à droite les gènes supplémentaires induisent la suppression de l'expression du transgène et du gène endogène, ce qui donne lieu aux zones blanches non pigmentées de la fleur. [img]. Source : Wikipedia

Et ces MicroARN ?

La synthèse de Catherine Offord (2024) ici" Les microARN sont constitués des mêmes bases nucléotidiques que les ARN messagers (ARNm), qui transportent les instructions de fabrication des protéines encodées par l'ADN et qui ont été reconnus par un prix Nobel l'année dernière pour avoir permis la mise au point des premiers vaccins contre la COVID-19. Cependant, les microARN sont beaucoup plus courts, généralement entre 20 et 25 nucléotides, et jouent un rôle différent dans la cellule : en se liant à certains ARNm transcrits à partir de gènes, ils influencent la traduction ou non de ces ARNm en protéines. La découverte de cette classe de molécules a lancé un nouveau domaine de recherche sur les rôles des microARN dans le développement des organismes et, plus récemment, dans des maladies telles que le cancer, où les microARN sont souvent dysrégulés." […]
"Lors d'une conversation avec un représentant du prix Nobel ce matin, Ruvkun a souligné que le travail avait été motivé par la curiosité. « À ce moment-là... nous ne pensions pas, "Cela va gagner un prix Nobel", nous pensions, "C'est vraiment intéressant", a-t-il déclaré, ajoutant que le domaine avait été "un plaisir incroyable auquel participer." […]

"Le prix de cette année marque au moins la cinquième fois que des recherches sur l'ARN décrochent un prix Nobel. En plus des prix de cette année et de l'année dernière, les chercheurs qui ont découvert l'interférence par ARN , un processus par lequel des brins d'ARN réduisent au silence des gènes particuliers, ont remporté le prix en 2006, et des recherches sur le rôle de l'ARN en tant qu'enzymes ont été reconnues en 1989 ont été reconnues en 1989. La découverte de l'ARNm lui-même a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1965. ." traduction de Offord (2024) Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Comment fonctionne l'ARN interférant ( RNAi)?

Nature a produit une vidéo remarquable (ici)  illustrant ce mécanisme :


woody allen questions-aux réponsesStimuler la curiosité de élèves ?

Un enseignant que je connais donnait dans les évaluations un bonus aux élèves qui posaient une belle question pertinente dans le chapitre en cours et qui n'avait pas été traitée en classe. La réponse valait un supplément. La direction a d'abord jugé que c'était "trop facile" car les élèves se doutant de ce bonus pourraient s'y être préparé. L'argument qu'on reproche souvent aux élèves de "recracher ce qu'on leur a dit", et que stimuler la curiosité des élèves était un objectif important de l'école, a permis que cela soit toléré :-))

Seulement 20-25 bases pour désactiver ce gène et pas un autre ? Vérifions avec les élèves !

L'accès libre aux données que la recherche produit ( c'est exigé pour publier :-) ouvre des opportunités de développer l'esprit critique en sciences : est-on bien sûr de cette étonnante brièveté - une séquence d'ARN complémentaire de 20 bases identifierait un seul ARNm pour l'inactiver - et pas un autre ? Allons vérifier avec les élèves ! 
On peut adapter le  scénario 10 du Projet La biologie numérique : quelles opportunités pour mieux enseigner ?

Chacun pourra vérifier qu'avec des tailles plus courtes qu'environ 20 la séquence nucléotidique "pêche n'importe quoi" et que 20-25 est la limite ( pour CRISPR aussi, pour la PCR aussi, pour les micro-array aussi ...)

Références:



vendredi 4 octobre 2024

Le rôle fondamental des Symétries colloque Wright 2024

Le colloque Wright pour la science 2024

Cette année des conférenciers et conférencières exceptionnelles discuteront les symétries dans la vie, dans le temps, dans l'univers. De plus un spectacle son et lumière illuminera, tous les soirs du 27/10 au 17/11, la façade du Musée d'Art et d'Histoire.

"La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous.  De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers. C'est donc à ce concept vaste et fondamental que les cinq conférences du colloque Wright vont être dédiées cette année. Il s'agira d'expliquer le rôle fondamental que les symétries jouent dans l'histoire de notre Univers, du Big Bang à la cellule vivante en passant par l'écoulement du temps". Source site du colloque ici  Voir dans ce texte-ci plus bas…

La symétrie : un exemple de recherche pour vous donner envie, et vous faire patienter...

La symétrie est une question qui fascine dans de nombreux domaines. Par exemple on a observé que les visages symétriques sont perçus comme plus attractifs et une théorie est que ce serait un indicateur fiable de santé et de développement embryonnaire harmonieux - donc de gènes bien adaptés au milieu, et auxquels ils est avantageux de confier les siens pour se reproduire.  (Little et al. 2012) iciJump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

La théorie dite des « bons gènes »  suggère que la préférence pour un visage symétrique lors du choix partenaires reflète des indices de santé. La symétrie pourrait servir de marqueur visuel de la qualité génétique et de la stabilité développementale. Extrait et traduit de l'abstract de Little et al. (2012) ici.

Les chercheurs ont comparé la perception de santé de visages rendus un peu plus symétriques.



Fig 1: La plupart des sujets ont estimé meilleure la santé de la personne à droite [img img ]. Source :(Little et al. 2012). 

Ils trouvent - entre autres - que les visages plus symétriques sont perçus comme en meilleure santé- surtout chez le sexe opposé.  Jump-To-Science : donner envie d'accéder aux articles                plutot que vulgariser encourage le lecteur à aller vérifier dans l'article d'origine :  ici

Il peut être intéressant de vérifier cela avec vos élèves. Trouve-t-on cette même préférence, dans vos classes et actuellement.  

"Les résultats de [nos] études sont cohérents avec une explication des « bons gènes » de la relation entre l'attractivité et la symétrie, et remettent en question l'affirmation selon laquelle la symétrie est attirante en tant que simple sous-produit de la facilité avec laquelle le système de reconnaissance visuelle traite les stimuli symétriques."

Extrait et traduit de l'abstract de Little et al. (2012) ici

Une conclusion prudente est un indice de sérieux de l'article.

La prudence des conclusions est un indicateur de sérieux scientifique - à l'opposé des conclusions définitives et sensationnalistes du genre : "on a trouvé le gène de…" "il est scientifiquement prouvé que… " qui incitent à la méfiance.

    " The findings of [our] studies are consistent with a ''good genes'' explanation of the attractiveness – symmetry relationship …" 

et montre bien comment les savoirs scientifiques sont validés par le débat à travers les publications et les congrès.

    "…and problematic for the claim that symmetry is attractive as a by-product of the ease with which the visual recognition system processes symmetric stimuli." Extrait de la conclusion dans l'abstract de Little et al. (2012) ici

La science serait débat ???

Que la science soit un lieu de débat (Duschl, et al. (2002), Dawson, et al. (2010) ) et quels sont les critères de ce débat ( bien différents de ceux des débats télévisés) est-il assez représenté  en classe ?

Cet exemple peut vous donner envie d'assister à ces magnifiques conférences, et peut-être d'y inviter vos élèves ?

Introduction

La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous.  De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers. C'est donc à ce concept vaste et fondamental que les cinq conférences du colloque Wright vont être dédiées cette année. Il s'agira d'expliquer le rôle fondamental que les symétries jouent dans l'histoire de notre Univers, du Big Bang à la cellule vivante en passant par l'écoulement du temps.  

L'Univers, vu dans son ensemble, obéit en effet à de nombreuses symétries. Certaines sont facile à se représenter, comme la symétrie de rotation. Une expérience physique faite en regardant le Nord ou en regardant le Sud donnera le même résultat. La translation temporelle – c'est-à-dire la symétrie dans le temps – implique quant à elle que les résultats d'une expérience seront les mêmes aujourd'hui ou demain. Ces symétries «communes» jouent un rôle essentiel dans le comportement de notre Univers puisque de leur existence découlent les lois de conservation. Par exemple, le fait que l'énergie soit conservée – rien ne se perd, rien ne se crée – est directement lié à la symétrie dans le temps. 

Il existe d'autres symétries, plus difficile à se représenter mais tout autant fondamentales, qui gouvernent le comportement des particules élémentaires. Chaque particule de matière possède ainsi ce qu'on appelle une antiparticule qui lui est associée. Les deux sont parfaitement identiques à l'exception de la charge électrique et du moment magnétique qui sont opposés. Mais elles ne peuvent pas coexister. Lorsqu'une particule rencontre son antiparticule, elles s'annihilent transférant toute leur énergie en lumière. Si matière et antimatière avaient été créées en quantités égales au début de l'Univers, alors celui-ci aurait été constitué seulement de lumière. La seule existence de l'Univers montre donc que la symétrie entre les particules et les antiparticules n'est pas parfaitement respectée. Pourquoi? C'est l'une des grandes questions de la physique moderne.

La symétrie, ou la presque-symétrie, est aussi présente dans la construction biologique et son évolution. Cela se constate dans la structure de nombreuses plantes, fleurs, mais aussi dans le corps humain. Comment la vie construit ses formes ? Quel rôle les symétries jouent dans le développement des organismes et dans la physiologie ? Ce sont autant de sujets que nous souhaitons aborder lors de la dernière conférence de notre cycle. 


colloque

La symétrie est un concept qui nous est familier. On la trouve dans l'art, la musique et l'architecture, mais aussi en biologie, en chimie et en physique. Elle est en nous et autour de nous. De manière moins connue ou moins évidente, les symétries sont présentes également dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Elles sont intimement liées aux lois physiques qui gouvernent notre Univers... Lire la suite

LES CONFÉRENCES

04 NOVEMBRE 2024 18:30

Jean-Philippe Uzan Professeur CNRS, Institut d'astrophysique de Paris

Comment faire une bonne seconde

05 NOVEMBRE 2024 18:30

Daniel Baumann Professeur, Université nationale de Taïwan et Université d'Amsterdam

Le pouvoir de la symétrie

06 NOVEMBRE 2024 18:30

Yasmine Amhis Directrice de recherche au CNRS

Le lapin d'Alice est-il fait en antimatière ?

07 NOVEMBRE 2024 18:30

Edmund Copeland Professeur de physique, Université de Nottingham, Royaume-Uni

Votre Univers, le passé, le présent et le futur !

08 NOVEMBRE 2024 18:30

Enrico Coen Professeur au Département de cellule et biologie, John Innes Centre, Norwich, Royaume-Uni

Des atomes aux orchidées : dévoiler les symétries de la vie

Le Spectacle son et lumière

Voyage en Symétries

spectacle

Du 27 octobre au 17 novembre 2024
Tous les soirs 18H30, 19H30, 20H30
(durée 20 min)
Façade du Musée d'Art et d'Histoire (MAH)

footer
ColloqueWright.ch

N'hésitez pas à diffuser cette information Le colloque propose également  un e-flyer



Références:

  • Dawson, V. M., & Venville, G. (2010). Teaching Strategies for Developing Students' Argumentation Skills About Socioscientific Issues in High School Genetics. Research in Science Education, 40(2), 133‑148. https://doi.org/10.1007/s11165-008-9104-y
  • Duschl, R. A., & Osborne, J. (2002). Supporting and Promoting Argumentation Discourse in Science Education. Studies in Science Education, 38(1), 39‑72. https://doi.org/10.1080/03057260208560187
  • Little, A. C., & Jones, B. C. (2012). Variation in facial masculinity and symmetry preferences across the menstrual cycle is moderated by relationship context. Psychoneuroendocrinology. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2011.11.007

mercredi 2 octobre 2024

Découvrez les offres éducatives du CERN pour l'automne 2024


 Découvrez les offres éducatives du CERN pour l'automne 2024


Offres éducatives à destination des enseignants et des élèves

Automne 2024 | 27.09.2024

Retrouvez toutes les offres sur https://voisins.cern/fr/schools

Partage ta Science

Partage ta Science Ton GO/TM/TPA/TPI/TIP en quelques minutes
 

L'événement "Partage ta Science" approche à grands pas, et il reste encore des places disponibles !

 

Vendredi 4 octobre 2024, 18h00 à 20h30
Portail de la science du CERN, Auditorium Sergio Marchionne

Pour en savoir plus et vous inscrire, cliquez à l'adresse suivante : https://cern.ch/partage-ta-science   

Calquée sur l'organisation d'un colloque scientifique, cette soirée vous permettra de découvrir 7 travaux de fin d'études secondaires couvrant divers domaines scientifiques, et présentés par des élèves du Pays de Gex et de Genève. Maths, biologie, physique, chimie, ingénierie ? Ils et elles ont quelques minutes pour vous partager leur science, le tout sous l'œil aiguisé de Barrigue dessinateur humoristique, créateur du magazine Vigousse et fondateur de l'Association  CrayonSolidaires, dessiner pour tous, qui réagira en live sur les différents sujets abordés.

Partagez cet événement avec votre entourage, et n'oubliez pas de vous inscrire gratuitement avant qu'il ne soit trop tard !


Événement en français
Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)



Élargis tes Horizons

Journée ateliers scientifiques et technologiques pour les jeunes filles

 

Venez découvrir la diversité et la richesse des métiers dans les domaines scientifiques et techniques !

Samedi 16 novembre 2024, 8h30 à 15h30
UniMail, Genève

Pour en savoir plus et vous inscrire, cliquez à l'adresse suivante : https://www.elargisteshorizons.ch/fr/evenement-biennal/informations-pour-la-journee-de-l-evenement

Le CERN participe cette année à l'événement "Élargis tes Horizons", une journée dédiée aux jeunes filles de 11 à 14 ans pour les initier aux sciences à travers des ateliers interactifs et des découvertes. Avec "Elargis tes Horizons", vous aurez l'opportunité de rencontrer des personnes ravies de partager leur passion pour les sciences et de vous faire découvrir leur métier.

Chaque participante aura l'occasion de suivre des ateliers et de visiter les stands animés par des professionnelles des STEM.

Ateliers proposés par le CERN :

·         Les défis magnétiques | Atelier

·         SOS cosmique | Atelier

·         Stand


Événement en français et en anglais
Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)

Codez la science

3 journées d'ateliers autour de kits scientifiques et technologiques

Êtes-vous parent ou enseignant.e en sciences et technologies ? Êtes-vous étudiant.e entre 10 et 18 ans, passionné.e par ces disciplines ? Ne manquez pas l'événement "Codez la science" qui se déroule chaque automne !

Du vendredi 29 novembre au dimanche 1 décembre 2024, 8h30 à 15h30
HEPIA et Portail de la science du CERN, Labos

Pour en savoir plus et vous inscrire, contactez-nous à l'adresse suivante : education.locale@cern.ch

Ce rendez-vous éducatif exceptionnel se tiendra sur trois journées riches en découvertes et en apprentissages :

  • Vendredi 29 novembre : Ateliers spécialement conçus pour les écoles locales, dans les labos du Portail de la Science au CERN. Une occasion unique pour les élèves d'explorer les concepts de programmation et de science en action.
  • Samedi 30 novembre : Ateliers à l'HEPIA. Une journée dédiée à l'apprentissage de la programmation dans un cadre innovant et stimulant.
  • Dimanche 1er décembre : Ateliers ouverts aux enfants, adolescents et leurs familles, toujours dans les labos du Portail de la Science au CERN. Une belle opportunité pour passer du temps ensemble tout en apprenant les bases de la programmation et des sciences.

Événement en français et en anglais
Gratuit – Inscription obligatoire (places strictement limitées)

Portail de la science du CERN – Offre pour les groupes scolaires

Du mardi au dimanche | 08h30 – 17h30 (expositions et autres activités : 09h00 – 17h00)
Portail de la science du CERN

Informations et inscriptions sur https://visit.cern/fr/group-bookings

S'adressant à des publics de tous âges, le Portail de la science est le nouveau centre d'accueil des visiteurs du CERN qui a ouvert au public en octobre 2023. Situé à côté du Globe de la science et de l'innovation, il héberge des espaces d'exposition immersifs, des laboratoires éducatifs pour des expériences pratiques, un auditorium pour accueillir des événements destinés à la communauté scientifique et au grand public, ainsi qu'une boutique et un restaurant.

Les groupes (minimum 12 personnes) qui désirent visiter le Portail de la science du CERN peuvent réserver les activités ci-dessous.
Les réservations ouvrent neuf mois à l'avance et les créneaux se remplissent très rapidement.

1/ Expositions interactives
Découvrez le CERN, notre univers et les merveilles de la physique quantique avec de vrais objets scientifiques et des expositions interactives.

De 30 à 60 minutes – Recommandé à partir de 8 ans

2/ Ateliers en laboratoires éducatifs

Découvrez la science et l'ingénierie au CERN dans le cadre d'ateliers pratiques adaptés au profil de votre groupe.

45 minutes (5-15 ans) ou 90 minutes (16-19 ans) – Recommandé à partir de 5 ans

3/ Visites guidées

Découvrez avec nos guides certains des lieux de travail réels du CERN, tels que les salles de contrôle, les installations de recherche ou d'ingénierie.

Environ 180 minutes – Recommandé à partir de 12 ans

En complément, des activités sans réservation peuvent être disponibles le jour de votre visite, telles que des spectacles scientifiques et des projections de films. Consultez notre programme.

Expositions disponibles en 5 langues (français, anglais, allemand, italien, espagnol) | Laboratoires et visites guidées disponibles en 30 langues (selon disponibilités des guides).

Gratuit – Inscription obligatoire (réservation possible et conseillée 9 mois à l'avance, les places partent très vite)

 


Autres activités disponibles

Evénements publics | Toute l'année | Au campus du Portail de la Science | Dès 8 ans

Quand la culture, l'éducation et la science vont à la rencontre du grand public


Retrouvez également les conditions de participation, les procédures d'inscription et toutes les informations pratiques de nos autres activités pour les scolaires sur https://voisins.cern/fr/offers.


Événements à venir – À vos agendas !


Les informations sur les événements à venir seront disponibles sur https://voisins.cern/fr/upcoming_events au fur et à mesure de l'ouverture des inscriptions.
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