vendredi 13 avril 2007

Une précaution plutôt qu'un prépuce ?

L'ONU a recommandé officiellement la circoncision pour réduire le risque d'infection au HIV chez les hommes heterosexuels. Cette pratique devrait être prise en compte dans les politiques de lutte contre le SIDA en Afrique.

L'efficacité est maintenant clairement établie, elle approche de 60%. selon Kevin De Cock, directeur du department SIDA de l'OMS. Les données sont robustes et le coût comparable aux autres méthodes US$50-100 par person.

Il faudrait intégrer cette mesure aux mesures de prévention de la transmission du HIV telles que l'éducation sexuelle et les préservatifs, mais ne pas les remplacer.
La question de l'efficacité de la circoncision sur la transmission d'hommes HIV-positif à leurs partenaires féminins, et lors de sexe anal reste ouverte. En effet des données préliminaires d'Ouganda suggèrent que des hommes avec une circoncision incomplètement cicatrisée transmettraient plus le HIV à leurs partenaires femmes.

La question de l'acceptation par les hommes concernés de cette mesure reste cruciale, et dépend du contexte social et religieux. En Corée du Sud on a passé de presque zéro au milieu des années 80 à plus de 60% de circoncision 10 ans après, ce qui donne des espoirs.

C'est une bonne nouvelle car sur d'autres fronts il y a plutôt eu des déceptions : des essais cliniques de gelées vaginales et le 3ème échec en date (sulfate de cellulose) ont du être arrêtés à cause de résultats négatifs, et certains ont critiqué les priorités de ces essais : ils proposent d'essayer d'abord les plus prometteurs, pour limiter les risques que des essais infructueux érodent la confiance des populations et des gouvernement dans les organismes qui soutiennent ces programmes de recherche

Sur un autre front, celui des vaccins, la difficulté est que les protéines de l'extérieur du virus changent tout le temps, échappant ainsi au système immunitaire, Mas Zhou T., et al. ont découvert et réussi a produire des anticorps contre une zone particulière d'une protéine critique qui ne change pas, la protéine virale gp120. Elle permet la fixation du virus sur le récepteur CD4 des lymphocytes.

Si on arrive à faire produire des anticorps contre cet épitope, ce talon d'Achille de la gp120, l'espoir d'un vaccin renait. Mais il faut être prudent : depuis la molécule prometteuse au médicament il s'écoule généralement bien des années (cf tests cliniques ) et les déceptions nombreuses.

Sources :

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