mercredi 14 mars 2007

Un gène suffit à rendre asocial ?

Un article récent de Jin et al. au Japon, révèle le rôle critique d'une protéine chez la souris, la CD38 pour le comportement maternel et les interactions sociales. (On savait que ce CD38 est aussi exprimé sur les lymphocytes) Sans ce gène, le comportement maternel des souris femelles est très sévèrement atteint : elles ignorent leurs petits et les laissent dans les coins de la cage. Quant aux mâles ils ne reconnaissent pas les individus rencontrés peu avant. On a observé une forte baisse de l'Ocytocine (OT) chez ces souris ou l'injection de cette OT ou du gène CD38 dans l'hypothalamus, restituent les comportements normaux. (Intranet.pdf)
Les symptômes ressemblent beaucoup à l'autisme et la question du rôle de CD38 dans l'autisme est posée.

On sait depuis peu que l'Ocytocine (et la vasopressine) jouent un rôle central pour l'attachement "Les travaux expérimentaux montrent que les deux peptides sont impliqués dans toutes les formes d'attachement recensées chez divers mammifères. L'injection d'un supplément d'Ocytocine dans le cerveau de campagnols femelles monogames accélère leur capacité à former un lien stable avec un partenaire. Il en va de même pour les mâles si on leur injecte de la vasopressine. Les parents rats maltraitent leurs ratons si un antagoniste bloque leurs récepteurs de l'Ocytocine; or, des ratons dans le cerveau desquels on a introduit un antagoniste de l'Ocytocine ne font plus la différence entre leur mère et une autre femelle." (Postel-vinay, 2004)(intranet.pdf)

"Dissociée de la sexualité, la chimie de l'attachement déborde donc largement le cadre de la monogamie et de l'amour passion. Elle englobe l'amour parental, l'amour filial et les relations amicales. Or, les expériences montrent qu'elle est aussi intimement associée à la chimie du stress et à celle de la récompense, deux systèmes qui jouent l'un et l'autre un rôle essentiel dans l'évolution des espèces."(Postel-vinay, 2004)

Tout cela suggère que l'amour (pas le coup de foudre... mais l'attachement durable) serait une affaire d'Ocytocine chez les femelles et de vasopressine chez les mâles. Sans doute simpliste. Mais on ne peut plus écarter d'un revers de main la nature chimique des divers comportements que globalement on appelle amour.

On n'est pas encore capable d'injecter un peu d'Ocytocine ou de vasopressine aux femmes et aux maris infidèles... mais qui sait ?

Assez troublant, non ?

Sources et compléments d'info
Liens connexe : Phéromones et séduction :

1 commentaire:

  1. Alors l'attachement durable ne serait qu'une question de chimie ?
    Mais !?!
    L'amour maternel ou l'amour tout court ne seraient qu'une question de molécules ?
    Est-il possible d'obtenir le même phénomène avec des phéromones de synthèse ?

    En fait, je crois que j'ai compris, il suffit de vaporiser un peu de parfum de rose afin que le/la compagnon/compagne mémorise encore mieux qu'il/elle est attaché/e à quelqu'un. Pas mal non :-) ?

    C'est fou quand même...

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